Des éléments de la Garde républicaine d'Algérie ont participé pour la première fois au défilé du 14 Juillet à Paris. Ce lundi, le drapeau algérien a flotté sur les pavés des Champs-Elysées. Pour la première fois de son histoire, l'Algérie a participé au défilé du 14 Juillet. Trois officiers de la Garde républicaine algérienne ont défilé aux côtés des autres nations étrangères. Pour commémorer le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, la France a invité 80 pays à l'occasion des festivités du 14 juillet. Parmi eux, l'Algérie, malgré toutes les polémiques, elle était présente à la place de la Concorde, hier, pour le défilé du 14 juillet. En guise d'ouverture du traditionnel défilé français, trois militaires algériens ont pris part à la parade militaire, entourés de 79 autres pays étrangers. Intervenant juste après la revue des troupes par le président François Hollande, les trois Algériens étaient en tenue de combat. L'un portait le drapeau national, suivi par deux autres officiels algériens. Les 80 délégations se sont ensuite rejointes face à la tribune présidentielle pour saluer les officiels. Une sonnerie aux emblèmes de la Concorde a alors retenti pour leur rendre hommage. Cette composition a été spécialement créée pour l'occasion. Puis, deux chants de «Poilus» (les anciens combattants de l'armée française) ont été interprétés par le chœur de l'armée française. En fin, l'hymne national français a été chanté pour clôturer cette parade. Le but de ce défilé était de rappeler le sacrifice des soldats et des travailleurs engagés dans la guerre de 14-18. Plus de 170 000 Algériens ont été victimes, engagés par l'armée française (souvent de force), pour participer aux opérations de guerre. Plus de 20 000 y ont trouvé la mort. Les spectateurs présents, hier, sur les Champs-Elysées ont exprimé leur joie de voir les trois militaires algériens lors de la parade des emblèmes. Présent aux abords des Champs-Elysées, Nathanael s'est montré favorable, « je trouve ça formidable, les Algériens qui défilent. Vous imaginez, les ancêtres des trois militaires qui étaient là ont sûrement été d'anciens combattants pour la France. Et puis, le FN voulait interdire la présence algérienne parce que ce n'était pas un pays souverain à l'époque. Mais dans ce cas-là, on a qu'à refuser le défilé aux Alsaciens aussi pendant qu'on y est». D'après François Xavier, Parisien d'une cinquantaine d'années, il dit que les polémiques sur la colonisation française en Algérie sont hors sujet dans un jour comme celui-là «ce n'était pas la même époque. Vous imaginez, c'était il y a 52 ans. Mon année de naissance. L'initiative d'aujourd'hui doit justement servir à oublier un peu les vieilles querelles du passé.» Pour certains, c'est un début de réconciliation entre les deux peuples. Mais loin de là, la présence algérienne aux festivités du 14 juillet est loin de faire l'unanimité. En plus d'avoir divisé la classe politique nationale, elle est vivement contestée par les internautes algériens et français. Les premiers considérent cette initiative comme un affront fait à la mémoire des martyrs, qui ont combattu pour l'Indépendance de l'Algérie.