L'armée israélienne a lancé un assaut généralisé sur la bande de Ghaza après des heures de très intenses bombardements aériens, maritimes et terrestres. Cette action intervient à peine deux jours après le massacre d'enfants jouant sur une plage, filmé par les caméras de journalistes étrangers et dont la justification s'est révélée impossible au service de propagande israélienne et ses puissants relais mondiaux. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, histrion mi-comique mi-tragique a annoncé le début de l'offensive terrestre sous un bunker antinucléaire comme s'il s'attendait à une pluie de missiles thermonucléaires sur la tête... Les chars lourds de bataille de la dernière variante du type Merkava de l'armée israélienne, de véritables monstres d'acier bourrés de technologies allemande, britannique et américaine, sont le fer de lance de l'offensive terrestre sur la bande de Ghaza. Ils sont réputés invulnérables à la plupart des missiles antichar actuellement en service dans le monde. Lors de la guerre de juillet 2006 avec le Hezbollah, les israéliens avaient perdu des chars de ce type, détruits par un usage inédit de missiles Kornet et Tandem. Mais depuis, les chars ont été modifiés et améliorés en vue de soutenir de très fortes charges creuses et des mines antichars. Des dizaines de bombardiers de type F16 et F15 Sufa, des drones aériens et navals armés, des bâtiments de surface et l'artillerie lourde de l'armée israélienne ont déversé un déluge de feu sur les agglomérations urbaines de l'étroite bande de Gaza. La principale crainte des Israéliens est de se retrouver en face d'une guérilla urbaine. La tactique des Israéliens dans ce cas de figure est bien simple : la destruction systématique des constructions et des ruelles. Les victimes «collatérales» civiles n'ont jamais été un problème pour l'état-major israélien. Les factions de la résistance palestinienne, aux effectifs très réduits par rapport à la population civile à Ghaza, ont affirmé, à travers leurs sites, leur détermination à résister à l'assaut israélien. Sur le papier, elles n'ont aucune chance de l'emporter. Sur le terrain, des informations en provenance de Ghaza en ce moment indiquent que de sérieux accrochages opposent de petites unités de la résistance palestinienne aux unités blindées de l'armée israélienne au niveau de Kalendia, Naelin et Halhoul. Peu de temps auparavant, cinq obus de mortier de calibre 85 mm tirés à partir de Ghaza sont tombés sur une concentration de troupes israélienne à Erez (frontière Nord de Gaza) D'autres informations évoquent l'usage par les israéliens d'un gaz inconnu asphyxiant après que trois chars Merkava ont sauté sur des mines et subi un intense feu de roquettes RPG-7. Deux véhicules blindés israéliens ont été stoppés. Sur le plan politique, c'est le calme. La visite du président Mahmoud Abbas au Caire a arraché une condamnation égyptienne de l'assaut israélien sur Gaza mais rien de plus. La Ligue arabe est aux abonnés absents et l'ONU est totalement paralysés. Washington veille à ce qu'aucune pression diplomatique n'entrave l'opération israélienne. De la real-politik à l'état pur. Pendant ce temps, des innocents se font écraser par des bombes dans un conflit qui les dépassent. Comme à chaque fois lorsqu'il s'agit d'Israël, le monde semble paralysé et muet. En l'absence d'une action diplomatique et politique à même de mettre un terme à cette tuerie, tout dépendra de la capacité de la résistance palestinienne à survivre...C'est cet élément seul qui déterminera la suite.