L'insalubrité des rues, ruelles et places publiques à cause de l'incivisme des habitants, a permis aux rats d'envahir la commune d'Annaba. Ces rongeurs nuisibles, porteurs de maladies, sont partout, y compris dans les aires de jeu pour enfants, marchés des fruits et légumes, dans les commerces et particulièrement les boulangeries, patisseries. Plus grave, ils ont envahi les abords des bâtiments habités, les cages d'escaliers, les gaines techniques de passage des conduites d'eau potable et des câbles. Toujours en nombre, ils se risquent à sortir des caves et des bouches d'égout attirés par les ordures ménagères et les tas de sachets de pain ranci quotidiennement déposés à toute heure par les habitants. Non couverts, les bacs à ordures leur sont facilement accessibles pour se carapater avec des morceaux de pain. «Quotidiennement, ces rongeurs se promènent par dizaines le jour comme la nuit à faire la navette entre les cages d'escaliers, les caves et les dépôts d'ordures. Même la présence des chats ne leur fait plus peur», expliquent unanimement les habitants que nous avons interrogés dans différents quartiers et cités de Annaba. «Au-delà de l'incivisme de certains habitants qu'il faut impérativement sanctionner pénalement, les responsables des services concernés paraissent complétement indifférents à ce qui semble être devenu un phénomène. Dans peu de temps le nombre de rats dépassera celui des habitants à qui ils s'attaqueront certainement», dira ce père de famille occupant un logement à la cité AADL de Oued Eddeheb. C'est un site d'habitations sociales participatives à quelques dizaines de mètres de Souk Ellil où les ordures, la saleté et la pollution de l'environnement forment le quotidien des habitants. Ceux du vieux quartier du 11-Décembre, du 8-Mai 1945, de Oued Eddeheb et Didouche Mourad, ne sont pas épargnés par la prolifération des rats. Les rats semblent vivre en bon voisinage avec les chats, les chiens et les humains... Ces bêtes immondes se sont introduites dans les logements créant une sérieuse menace de morsure pour les enfants en bas âge; des risques aussi pour ceux qui jouent au bas de leur immeuble où de gros rats sont visibles à toute heure de la journée et de la nuit. Plus personne n'est déconcertée par cette scène exotique où les rats semblent vivre en bon voisinage avec les chats, les chiens et les humains. Et pour cause, les tas d'ordures ménagères permanents malgré les efforts consentis par les services communaux de la voirie, offrent aux rongeurs un fabuleux garde-manger. Il s'approprient les lieux aussitôt partis les chats qui, repus, ne les chassent plus. Contacté, Abdelhamid Benabed vice-président chargé du secteur d'Oued Eddeheb a précisé : «Nous agissons toute l'année de manière soutenue et ciblée pour limiter au maximum ce phénomène, en étroite collaboration avec le service d'hygiène de notre commune. Il y a également les opérations de dératisation que nous lançons à chaque fois que besoin». Pour bon nombre de citoyens, la prolifération des rongeurs posent un véritable problème d'hygiène et de salubrité publique. Tous les quartiers et cités sont concernés par cette dangereuse prolifération des rongeurs. Le combat mené par certains habitants en semant de la «mort aux rats» paraît être d'arrière-garde tant les rats prolifèrent à une cadence rapide. Et lorsque la majorité ont la taille d'un chat, les risques de morsures sont multipliés. «Appelé à effectuer des commissions à la tombée de la nuit, mon fils, un adolescent, a malencontreusement mis le pied sur la queue d'un gros rat qui l'a mordu à l'orteil. Même les soins prodigués par le service des urgences de l'hôpital Ibn Sina ne nous ont pas tranquillisés. Il faut en effet savoir que les rats ne se cachent plus et qu'ils semblent dédaigner la présence des chats tout aussi nombreux dans notre quartier. La permanence du dépôt des ordures malgré les multiples opérations d'enlèvement quotidiennes des agents de la voierie, est pour beaucoup dans cette situation véritablement à haut risque. «Une grande opération de dératisation s'avère impérative dans les meilleurs délais», souligne un habitant de Gassiot, un quartier résidentiel de la zone Nord de la ville de Annaba à proximité de la plage Rizzi Amor et celle de Rezgui Hacène.