L'Union européenne gardien de prison... Qui le sait ? Le poste frontière de Rafah – entre la Bande de Gaza et l'Egypte – est tenu depuis 2005 par l'EUBAM Rafan (European Union Border Assistance Mission in Rafah). A se demander pourquoi ce rôle n'est pas assuré par des Casques Bleus de l'ONU ? Côté israélien, c'est la méprise en toute impunité du droit international. Pour preuve, le gouvernement israélien n'a pas plus donné suite à cet appel à la levée du blocus qu'il n'en a donné, depuis des décennies, aux nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité sur la question plus vaste du conflit israélo-palestinien. De telle sorte que la Bande de Gaza ressemble désormais à un immense et misérable ghetto, cerné de toutes parts par des forces hostiles, créant une situation, non seulement intolérable et inhumaine, mais totalement désespérante puisque personne n'en entrevoit la fin. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour faire de cette Bande un foyer d'agitation permanente, qui ne peut que favoriser des réactions de survie, comme les tirs de roquettes vers Israël. Tirs que la partie israélienne invoque pour justifier son actuelle opération, dite «Bordure de Protection», comme elle les avait déjà invoqués pendant la Guerre de Gaza en 2008-2009 et l'opération dite «Colonne de Nuée» en 2012. Comme à chaque fois, Israël justifie ses interventions par le soi disant fait que les Palestiniens ont pour but ultime de rayer de la carte «l'Etat » d'Israël, et fait valoir qu'«Israël fait ce que n'importe quel autre pays ferait si des missiles étaient tirés sur ses civils, jours après jours». Le Hamas, qui réagit au fait que le régime sioniste vise à s'approprier toute la Palestine et de se livrer à un génocide délibéré du peuple palestinien, fait remonter le conflit aux spoliations de départ dont fut victime le peuple palestinien, et conditionne son accord pour une trêve à la levée du blocus israélien imposé depuis 2007, à l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et à la libération de dizaines de détenus. Revendications tout à fait légitimes. Comme à chaque fois, les événements révèlent ,par ailleurs, qu'il existe, entre le régime sioniste et le Hamas, une colossale disproportion de forces, de matériels militaires et de protections anti-aériennes (notamment le bouclier anti-missiles surnommé «Dôme de fer, » qui protège assez efficacement la population israélienne). Comme à chaque fois, cette disproportion colossale se retrouve dans le nombre de morts et de blessés entre les deux camps, ainsi que dans la proportion de civils touchés. Si le nombre de tués du côté israélien reste à chaque fois relativement limité (notamment parmi les civils), il n'en est pas de même du côté palestinien où les victimes se comptent à chaque fois par centaines, voire par milliers, notamment chez les civils palestiniens, en particulier parmi les femmes, les enfants et les personnes âgées. (à suivre)