Après une période mouvementée et caractérisée par des retards de vols, d'annulation de voyage, différents incidents, crashs et limogeages, le PDG de la compagnie Air Algérie, est sorti de son mutisme en répondant ainsi aux questions suspendues et restées au centre des interrogations. D'emblée, le premier homme d'Air Algérie n'a pas nié les failles dont souffre sa compagnie. Il a signalé la pression que subit sa compagnie dans cette période estivale et le manque d'hôtels et restaurants pour la prise en charge des passagers en cas de retards ou d'annulation de vol. M. Boultif a reconnu le droit des passagers à l'information. Selon lui, l'indisponibilité d'informations exactes au niveau des directeurs des stations et les tableaux électroniques affichent le vide. Après la série de scandales qui ont bouleversé la compagnie algérienne, suite aux retards qui dépassent les huit heures, M. Boultif s'explique. Selon lui, «Air Algérie n'a pour le moment enregistré aucune réservation annulée. Toutes les dessertes sont complètes». Le PDG a expliqué les retards accumulés par la grande demande qui caractérise la période estivale et la saison de la Omra. «Nous avons engagé 60 vols supplémentaires nocturnes vers la France et suite à l'autorisation de la compagnie civile française, l'aéroport Charles de Gaule est ouvert H24», a dit M. Boultif. «Nous serons au rendez-vous !», a-t-il lâché. Après l'augmentation de la demande, Air Algérie a affrété cinq avions de différentes compagnies aériennes de renommée internationale. Dans ce cadre et pour satisfaire la demande accrue, le PDG annonce l'arrivée de 16 avions qui renforceront la flotte algérienne. Le premier avion sera reçu au mois de décembre, tandis que le dernier est attendu pour décembre 2016. Boultif est revenu sur le dernier incident qui s'est passé à Lille, lorsqu'un avion a dévié de la piste. «C'est un incident normal, de point de vue qu'il n'y a eu ni dommage humain et ni dommages matériels ; c'est ce qui est important pour nous», a informé M. Boultif. Selon lui, la sécurité des passagers est une priorité pour le pilote qui décide à tout moment de réagir comme les règles de sécurité le stipulent. Dans ce sens, le gérant d'Air Algérie a fait allusion à l'avion qui a dû rebrousser le chemin après 15 minutes de vol en provenance de l'aéroport national vers Ghardaïa, à cause d'une panne technique et pour la sécurité des passagers. Le directeur s'est exprimé sur la question de limogeage de 4 directeurs. Il s'agit du directeur de la sécurité, le directeur du centre du contrôle des opérations, ainsi que le divisionnaire de la maintenance. Selon lui, cette procédure entre dans le cadre opérationnel. «Je refuse d'utiliser le terme limogeage, je préfère parler de changement», dit-il. «Ces directeurs ont déjà travaillé comme pilotes au sein de notre compagnie. Aujourd'hui et suite au manque de la cohérence et de la coordination, on les a orientés vers d'autres missions», a-t-il précisé. Crash au Mali : «On n'a pas encore le rapport final» Le PDG d'Air Algérie a évoqué les résultats de l'enquête du crash d'avion affrété par Air Algérie, qui transportait 118 personnes à bord, dont 6 victimes de nationalité algérienne et devait rejoindre Alger depuis Ouagadougou au Burkina Faso le 24 juillet dernier. Boultif a annoncé que le rapport final de l'étude n'est pas encore élaboré. «Nous aurons un rapport préliminaire à la mi-septembre», a-t-il mentionné. M. Boultif a dit que la boîte noire est inexploitable, ce qui a mené les autorités chargées à se recourir aux experts américains qui feront l'étude afin de trouver les causes réelles de cet accident. Selon lui, les avions affrétés sont tous neufs. Depuis 50 ans Air Algérie affrète des avions neufs et dont la qualité est certifiée et respectant les lois de l'affrètement», a-t-il dit. Le directeur d'Air Algérie a rassuré les familles des victimes quant à l'indemnisation. «Dans l'attente de réception des corps et après l'identification, les familles auront leur indemnisation. Selon la convention de Montréal, il y aura une avance de 16 000 euros; l'indemnisation finale est dans les alentours de 180 000 dollars», a annoncé le directeur. Le chef de la mission d'enquête judiciaire sur l'accident du vol AH5017 d'Air Algérie au Mali a estimé mercredi 6 août qu'il y avait une «forte probabilité d'identifier» toutes les victimes du crash grâce aux prélèvements retrouvés sur les lieux du drame. M. Boultif a signalé que cet accident a mis sa compagnie aérienne au centre du monde. «Toutes les lumières sont braquées sur notre compagnie, alors que 25 compagnies exercent leur travail en Algérie»; cet accident a mis son ombre sur Air Algérie, selon le directeur. Le patron d'Air Algérie a adressé un message aux fonctionnaires et cadres de la compagnie pour travailler et rester dans la dynamique de développement et gagner davantage la confiance de sa clientèle. «Air Algérie représente l'image de l'Algérie et les Algériens, c'est une compagnie à dimensions humaines, travaillons pour sa prospérité !», a- t-il appelé.