Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué qu'il envisage de coopérer avec plusieurs pays pour éradiquer les groupes armés islamistes. Parmi ces pays, le Premier ministre a cité le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie. Comment David Cameron pourrait-il compter sur les dirigeants de ces pays qu'il a aidés et soutenus. «Si l'assassinat de James Foley se confirme, je vais immédiatement présider des réunions urgentes sur la situation qui prévaut en Irak et en Syrie», a écrit le Premier ministre sur son compte officiel Twitter. A ce même sujet, le chef de la diplomatie britannique M. Philip Hammond, avait exprimé plutôt son sentiment d'«horreur absolue» après la diffusion d'une vidéo mise en ligne par les criminels de Daech montrant un «terroriste» brandissant un couteau et s'apprêtant à égorger le journaliste américain. «C'est un exemple de plus de la panoplie de brutalité de cette organisation», a ajouté Philip Hamond. Le journaliste qui a été sauvagement décapité a été enlevé au mois de novembre 2012 par les groupes islamistes en Syrie. Après avoir pris connaissance de l'assassinat du journaliste américain James Foley en Syrie, le Premier ministre britannique a interrompu ses vacances pour présider des réunions d'urgence avec son gouvernement. Dans un communiqué, Downing Street a précisé que le Premier ministre était rentré de Cornouailles dans la matinée, et que la réunion en présence du ministre des Affaires étrangères et des hauts responsables du ministère de l'Intérieur, serait l'occasion de faire un point sur «la menace posée par les terroristes de l'EI». M. David Cameron a tiré la sonnette d'alarme sur la menace terroriste avant de déclarer qu'il allait coopérer avec plusieurs pays dont le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie pour éradiquer ce fléau. David Cameron serait-il mal informé sur ce qui se passe en Syrie, Irak et dans d'autres régions pour se permettre de dire qu'il allait coopérer avec les 3 pays cités plus haut pour lutter contre le terrorisme ? Sinon comment peut-on expliquer que le Premier ministre britannique ose dire qu'il envisage de coopérer avec des pays dont les gouvernements et les dirigeants sont responsables sur ce qui se passe non seulement en Irak et en Syrie mais en Tunisie, Libye, Yémen et en Egypte ? Néanmoins si M. David Cameron allait brandir le «carton rouge» aux dirigeants de ces pays, ça c'est autre chose. Parmi les pays évoqués par David Cameron, seule, l'actuelle Egypte dirigée par Abdelfattah Al Sissi, pourrait aider à lutter contre le terrorisme islamiste. Ce n'est pas le cas des trois pays cités plus haut et qui ont, depuis bien longtemps, non seulement soutenu, aidé et financé les groupes armés, mais ont procédé au recrutement des milliers de «djihadistes». L'un de ces pays à savoir le Qatar, continue jusqu'à ce jour d'aider ces fanatiques et aurait recruté plus de 2 000 islamistes originaires de Libye, Tunisie, Algérie, Maroc pour combattre dans les rangs dudit «Etat islamique». A en croire une agence Iranienne, un document trouvé dans l'ambassade du Qatar à Tripoli (Libye) confirme que les dirigeants de Doha auraient recruté des «djihadistes» au profit de Daech. Toujours et selon les sources de cette agence, le document signé par le chargé d'affaires du Qatar à Tripoli, M. Nayef Abdallah al-Amadi, les «djihadistes» recrutés ont suivi une formation dans différentes bases terroristes en Libye où ils se sont familiarisés avec des armes lourdes. Selon le document, les mercenaires ont été d'abord envoyés en Turquie via des ports libyens pour ensuite gagner l'Irak via le territoire du Kurdistan irakien. Comment le Premier ministre britannique pourrait lutter contre le terrorisme ou l'éradiquer lorsque ce sont des dirigeants d'Etats qui recrutent et financent les milliers de criminels ? Devant cet état de fait, nous ne pouvons que dire à M. le Premier ministre : vous vous trompez de partenaires, Monsieur Cameron. Le Premier ministre a toutes les raisons d'être inquiet du danger que représentent les fanatiques qui se trouvent en Irak, et en Syrie. Les fanatiques et les ex-«émirs» recherchés par la Grande-Bretagne qui leur a accordé auparavant l'hospitalité, sont pires que les criminels de «Daech».