De nombreux citoyens ont pris attache avec la rédaction pour dénoncer la reconversion des mosquées en de véritables lieux de la propagande politique. Pourtant de tels procédés ont coûté très cher au pays et ont failli mettre la sécurité et la sérénité du peuple algérien en péril. Les personnes qui ont pris contact avec nous ont indiqué qu'ils se rendent chaque vendredi à la mosquée uniquement pour accomplir la prière. «Au lieu des prêches liés à la religion, ce sont des allocutions purement politiques que les imams nous réservaient», ont indiqué nos interlocuteurs. Des habitants de la wilaya de Khenchela que nous avons rencontrés ont dénoncé cet état de fait, réclamant au directeur des affaires religieuses d'intervenir afin de mettre fin à ces dépassements. C'est le cas du prêche qu'a donné l'imam de la mosquée «Abou Bakr Essedik», situé à proximité de la cité Bouziane et «Sonatiba». Les fidèles qui ont accompli la prière du vendredi au niveau de cette mosquée ont été surpris par le prêche de l'imam, indiquant qu'il a ôté les habits d'un homme de culte pour enfiler le costume d'un responsable politique. Nos interlocuteurs ont indiqué que l'imam a consacré son prêche uniquement à ce qui se passe dans les territoires palestiniens et plus particulièrement à Ghaza, critiquant le silence complice des dirigeants des pays arabo-musulmans. Toujours et selon les personnes qui ont pris attache avec nous, l'imam de la mosquée a accusé les présidents et les rois des pays arabes, les qualifiant comme étant les «valets d'El Beyte Al Assouad», faisant allusion à la Maison-Blanche. Ce n'est pas uniquement dans cette wilaya que les mosquées se sont transformées en lieux de propagande politique. C'est le cas à Alger où chaque vendredi, le vice-président du FIS dissous s'adonne à des prêches incendiaires après la prière. Au niveau de la mosquée «Al Wafa Bil Ahde» de Kouba, le n°2 de l'ex-FIS dissous rassemble des dizaines de militants sous prétexte de donner le discours religieux pour les fidèles. A la place du discours religieux, c'est une véritable propagande politique suivie d'injures et d'incitation à la violence à l'encontre des hauts responsables de l'Etat. Les mosquées en Algérie ont connu ces pratiques durant les années 1990, chose qui a plongé le pays dans l'anarchie et la violence. Après la tragédie et le lourd tribut payé par le peuple algérien (250 000 morts et des milliers de disparus), la situation s'est améliorée et les discours politiques ont été verrouillés dans les mosquées. Malheureusement, ces dernières années, les mosquées se sont reconverties en lieu de propagande politique sans que les responsables ne bougent le petit doigt. Cette situation est une menace pour la sécurité et sérénité du pays et pourrait replonger le pays dans l'anarchie des années 1990, à n'importe quel moment.