Malgré les instructions du ministre des Affaires religieuses de ne pas utiliser les mosquées dans la propagande politique, les militants de partis islamistes continuent de se servir des lieux de cultes pour mobiliser les foules pour les prochaines élections législatives. Cet état de fait est une véritable atteinte aux lois de la République et l'Etat doit intervenir pour protéger les mosquées de ceux qui instrumentalisent la religion à des fins politiques. En effet, nous n'apprenons à personne lorsque nous disons que les mosquées sont des lieux de cultes et non pas des endroits pour exercer la politique. Malheureusement, les partis voient en l'islam la seule et unique solution pour arriver au pouvoir. Ce n'est pas par l'intermédiaire de son programme politique que l'ex-FIS avait réussi à bourrer les urnes dans les années 1990. Les dirigeants de ce mouvement ont monopolisé l'islam comme si les autres partis sont de confession autre que musulmane. Cet état de fait a failli coûter très cher au pays surtout lorsque les «Fisistes» ont voulu reconvertir la République démocratique par un Etat théocratique. Pour sauver le pays, les Algériens ont payé un lourd tribut et n'ont pas jusqu'à maintenant pansé leurs blessures. Alors qu'on croyait que ce phénomène n'est que du passé, voilà que le cauchemar réapparait de nouveau. Des mouvements islamistes veulent recommencer le même scénario que celui des années 1990. En plus des discours religieux tenus ici et là, les dirigeants et militants islamistes prennent d'assaut déjà les mosquées du pays. Que soit au centre, l'Est, l'Ouest ou le Sud du pays, les candidats du mouvement islamiste anticipent la campagne électorale pour s'adonner à des prêches au niveau des mosquées. Comme dans les années 1990, les militants de ce courant interpellent les fidèles à choisir leurs mouvements pour redonner à l'islam sa véritable place en Algérie. Même les militantes femmes de ces partis ne chôment pas et investissent les mosquées. Plusieurs dames qui fréquentaient les mosquées le jour de la grande prière du vendredi ont déclaré qu'elles avaient été sollicitées par des femmes pour se mobiliser en faveur des partis islamistes. «Vous êtes tenues non seulement de voter pour les partis islamistes mais vous devez faire des efforts pour que vos parents, proches et voisins fassent la même chose» a déclaré une enseignante en retraite à l'assistance. Profitant des prières, les militants islamistes s'adressent aux fidèles, leur demandant de se mobiliser, selon eux pour la juste cause et pour appuyer ceux qui défendent les valeurs de l'islam en Algérie. C'est le cas d'une mosquée située à l'Est de pays qui a été le théâtre d'affrontement entre islamistes et forces de l'ordre. C'est à partir de cette mosquée qu'une manifestation a débuté et que deux personnes ont été tuées et plus de 12 autres furent blessés par balles. Comme si rien ne s'est passé, cette mosquée est aujourd'hui sous le contrôle des «fanatiques». Selon des témoignages, des hommes et des femmes utilisent cette mosquée pour la propagande politique de leur mouvement. Les «halakates» qui ont disparu réapparaissent de nouveau et la propagande politico-religieuse refait surface. De nombreux citoyens ont commencé déjà à bouder les mosquées, s'interrogeant sur le retour des slogans des années de braise. Pour mettre fin à cette anarchie, les citoyens interpellent l'Etat pour défendre les mosquées et de réserver ces lieux uniquement et seulement pour le culte.