Après avoir mis en scène l'irrésistible ascension de l'EIIL, les marionnettistes de l'axe Washington-Tel Aviv ont trouvé un nouveau moyen de convaincre l'opinion internationale de la «nécessité» d'intervenir : la brutale «décapitation» de James Foley, un journaliste américain que l'on disait pourtant aux mains de Bachar Al-Assad (titre du quotidien L'Aberra-Sion). Dans la zone dite «démilitarisée» et «contrôlée par l'ONU» qui sépare le Golan syrien occupé par Israël du reste de la Syrie, des accrochages ont lieu, comme bien souvent, entre l'armée syrienne et des groupes terroristes téléguidés par Tel Aviv. Cette fois, il y a des combats à Kuneitra, une ville fantôme déjà détruite multiples fois. A l'occasion de ces affrontements, le 27 août, un officier israélien est blessé par une balle perdue (gravissime !). Le lendemain, au même endroit, 44 Casques bleus des îles Fidji sont kidnappés par les islamistes d'Al-Nosra, et 72 Philippins encerclés (pas grave !). Le site israélien DebkaFile relate les événements à sa façon, ce qui n'a en soi rien de bien extraordinaire. Toutefois, l'article contient un aveu intéressant : Sans l'aide d'Israël, l'offensive des «rebelles syriens» n'aurait eu aucune chance de succès. Tel Aviv prodigue des soins aux blessés, livre des armes en quantité «limitée», fournit du renseignement et de la nourriture. Avec les Etats-Unis et la Jordanie, Israël a mis en place un système de soutien aux groupes «rebelles» qui combattent dans le sud de la Syrie. Cette assistance est coordonnée par un «war room» établi l'année dernière par le Pentagone aux environs d'Amman. Les officiers américains, jordaniens et israéliens qui dirigent ce centre d'opérations stratégiques décident en commun quels groupes «rebelles» recevront des renforts en provenance des camps spéciaux d'entraînement établis en Jordanie pour la «rébellion syrienne», et quels groupes recevront des armes. Ces choses étaient connues depuis longtemps, mais c'est sans doute la première fois qu'elles sont admises publiquement. Dans le nord-est, près de Raqqa, les tueurs islamistes de l'EIIL assassinent 160 soldats syriens prisonniers. S'appuyant sur ce massacre (et sur d'autres - ils sont presque devenus quotidiens), les Etats-Unis évoquent de plus en plus fréquemment d'éventuels bombardements contre le territoire de la Syrie. En approuvant la résolution 2170 du Conseil de «sécurité», la Russie et la Chine ont ouvert la boîte de Pandore. Ce que le camp américano-sioniste n'avait pu obtenir de ces deux pays en trois années d'efforts, vient de lui être servi sur un plateau d'argent. Cela dit, au vu de la résolution 2170 adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité et apparemment dirigée contre les terroristes de l'EIIL et sachant que ce texte autorise l'usage de la force en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies, il n'est pas impossible qu'il serve de prétexte à une intervention militaire occidentale en Syrie, intervention toujours tentée depuis 2011 mais jamais réalisée.