Le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a affirmé mardi soir, lors d'un discours transmis en direct par la chaîne Al Manar, que le Hezbollah est contre le principe de toute intervention militaire étrangère dans la région. «Bien que le Hezbollah s'oppose et combat Daesh et les mouvements takfiristes, il est également contre la coalition internationale anti-Daech», a expliqué sayed Nasrallah. Et d'ajouter : «Les Etats-Unis sont la source du terrorisme dans le monde et le soutien principal de l'entité sioniste». Pour Sayed Nasrallah, «Washington, qui a commis plusieurs massacres à Nagasaki et au Vietnam et a récemment soutenu Netanyahu dans sa guerre dévastatrice de 50 jours contre Ghaza, ne mérite même pas au niveau moral de diriger une coalition contre le terrorisme». Sayed Nasrallah a également abordé le dossier des soldats libanais, pris en otage par les takfiristes du Front Nosra. Il s'est prononcé en faveur «des négociations en position de force avec les ravisseurs en vue de parvenir à une issue dans cette cause nationale et humaine». Voici les principaux points de son discours Tout d'abord, je veux évoquer le dossier des soldats enlevés par les groupes armés à Ersal. Je voudrais présenter mes condoléances aux familles des soldats tués, tout en surestimant la position des familles infligées. Tous les Libanais savent que depuis 2 mois, les groupes armés ont agressé l'armée libanaise sous prétexte qu'un des leurs Imad Jomâa a été arrêté à un des barrages de l'armée. Une attaque d'envergure planifiée d'avance s'en est pris contre les positions de l'armée dans la région. Résultat : un grand nombre de soldats a été pris en otage par ces groupes terroristes. Il s'agit d'une cause humanitaire, nationale, et morale concernant tous les Libanais. Et dès le début, il fallait traiter justement cette affaire. L'objectif étant de restituer les soldats kidnappés. Et cela nécessite la coopération de tous. Or, certains ont profité pour déformer la réalité, régler des comptes et ont haussé le ton plus que les ravisseurs, eux-mêmes. Cette cause doit concerner tous les Libanais. Dès le début, elle relève de la responsabilité du gouvernement libanais, d'où la nécessité pour tous de coopérer avec le gouvernement. Négociations en position de force Le Hezbollah n'a jamais refusé le principe de négociations pour libérer les otages, comme le prétendent certains députés ou médias. Les négociations sont un choix logique. Et le Hezbollah a dans le passé indirectement négocié avec Israël pour libérer des détenus. Mais, nous demandons que les négociations soient en position de force car une position de faiblesse serait catastrophique pour les militaires. Négocier n'est pas supplier, ni mendier. C'est utiliser les cartes de force qu'on détient et les faire savoir aux médiateurs et aux négociateurs. Malheureusement, cette cause a été exploitée pour des fins politiques. Le Liban vit dans une véritable humiliation depuis des semaines, vu l'attitude de certains responsables. Le Premier ministre, Tammam Salam n'a pas tort de refuser les négociations sous les menaces d'exécution. Aucun Etat, aucune armée, aucun peuple au monde n'accepte une telle soumission. Le gouvernement doit prendre la relève. Par rapport à nous, nous voyons qu'il faut étudier les revendications des ravisseurs. Ceci est notre position dès le début et celui qui dit autre chose est un menteur. J'appelle à faire ce qui aurait dû être fait dès le début. Laissons les enchères politiques et les mensonges de côté et soutenons, le gouvernement dans les négociations. Ces soldats sont nos frères et nos fils quelque soit leurs appartenances et confessions. Je rappelle qu'après l'attentat contre Rouweiss (banlieue) et contre la région de Hermel (Békaa) qui a fait plusieurs martyrs et blessés, on avait appelé à ne pas s'en prendre aux réfugiés syriens et aux innocents. Et je le réitère aujourd'hui. Un des objectifs de la décapitation des soldats est d'inciter aux divisions confessionnelles. Les takfiristes veulent transférer le conflit au Liban, et ce n'est pas nous. Nous n'avons jamais ouvert le dossier de Ersal, dont les groupes armés y étaient présents avant notre participation aux combats en Syrie. Nous refusons d'être entraînés vers une guerre à l'intérieur du Liban et nous avons fait et faisons toujours d'énormes sacrifices pour respecter cet engagement. Coalition anti-Daech Tout le monde sait que le Hezbollah est contre Daesh et les courants takfiristes et on a beaucoup parlé de ces groupes qui décapitent et tuent. Notre position est définitive. Mais s'agissant de la coalition, nous sommes contre le principe de l'intervention militaire étrangère sous couvert de l'Otan ou d'une force multinationale, quel que soit le but ou la partie visée. Partant de ce principe, nous sommes contre la participation du Liban à cette coalition. Pourquoi ? Nous voyons que les Etats-Unis sont la source du terrorisme dans le monde et le soutien absolu de l'entité sioniste, les Etats-Unis ont créé ou contribué à la création des groupes takfiristes. Même au niveau moral, les Etats-Unis, qui commis des crimes au Vietnam et à Nagasaki, et soutenait Netanyahu dans sa guerre dévastatrice contre Ghaza, sont inaptes de diriger la coalition contre le terrorisme. Washington cherche uniquement à défendre ses propres intérêts dans la région. Obama l'a d'ailleurs dit. Quand la situation a dégénéré à l'encontre de leurs profits, ils ont décidé d'intervenir. Les takfiristes commettaient des exactions dès le début. C'est maintenant, qu'ils se sont réveillés ?! Il s'agit probablement d'un prétexte pour envahir la région ou retourner en Irak.