Le président de Djil Djadid, Sofiane Djilali est revenu samedi dans une conférence de presse, sur les événements qui marquent l'actualité nationale et internationale, la Coordination nationale pour les libertés et et la transition démocratique (CNLTD) et sur l'avenir de l'opposition de manière générale. D'emblée, Sofiane Djilali a lu un passage de sa lettre publiée le 24 mai 2001 dans le quotidien national «Liberté» intitulée «Lettre à mes aînés». «Cette lettre n'a pas pris de rides», a-t-il dit. Dans cette missive, l'auteur évoque la guerre de révolution 1954, la jeunesse, le pouvoir et les clans. Le constat établi aujourd'hui fait que «le pouvoir en place est égoïste et estime avoir un devoir divin dans le pays», selon le chef de Djil Djadid. Revenant sur l'assassinat de Hervé Gourdel par la branche de «Jund El khilafa» en Kabylie, le conférencier a indiqué que l'exécution de ce ressortissant est un coup dur pour l'Algérie toute entière, ayant des conséquences directes sur le tourisme et l'activité économique. «L'Algérie apparaît contaminée par ces mouvements terroristes. Il y a un moment un Travel Warning qui est procédé par certains pays dont les Etats-Unis et la France, interdisant la balade à travers le territoire national. Nous demandons à ce que notre pays ait son système sécuritaire et immunitaire». Le participant de la CNLTD a parlé des activités de la coordination qu'il juge «encourageantes» du fait que la réunion de Zéralda était «un succès», puisqu'elle a pu réunir un grand nombre de courants de différentes tendances. Répondant à une question concernant l'intégration de certaines figures de régimes et autres chefs de l'ex-FIS dans la Coordination, M. Djilali a dit que la CNLTD n'exclut personne et que l'opposition d'une grande envergure ne naît pas par spontanéité, «il faudrait qu'il y ait de l'expérience dans ces rangs» avant d'ajouter: «Faut-il exclure un courant politique, le marginaliser pour solliciter par la suite le recours de la société ? Ou bien l'inclure dans une opération politique organisée ? Pour nous, la deuxième proposition est la meilleure», a-t-il argumenté. Sofiane Djilali voit que l'opposition est mûre aujourd'hui, «elle a un projet d'avenir» pour une finalité couronnée par la stabilité du pays. Il a annoncé la création de l'instance de consultation et de suivi ( ICS), qui a la mission de préparer des rencontres de discussion, de consultation de la force contre-pouvoir. «Aujourd'hui, l'opposition se nourrit de la CNLTD, le pôle de changement, des partis politiques opposants, des acteurs de la société civile. La particularité de cette démarche est qu'elle réunit tous les courants. Revenant sur la question du dialogue pouvoir-opposition, le conférencier voit que les enjeux économiques, géopolitiques, la vacuité de la présidence de la République, la montée du terrorisme au niveau international, devront animer le dialogue. Dans ce sens, le chef de Djil Djadid, prévoit deux scénarios, l'application de l'article 88 de la Constitution, ou l'ouverture de la discussion sur la Constitution, les institutions et d'aller à des élections transparentes, ajoute-t-il. Le conférencier a évoqué le champ audiovisuel marqué par une éclosion de certaines chaînes de télévision avec «des fonds douteux». Selon lui, la nomination de Miloud Chorfi à la tête de l'Autorité de la régulation de l'audiovisuel, «est un balayage des libertés, puisque le profil de la personne choisie n'est pas compatible avec la mission qu'on lui a confiée».