Le ministère de l'Industrie et des Mines a organisé, hier à Alger, une journée d'étude ayant pour thème : «Evaluation des activités du projet de création et de développement de consortiums d'exportation en industrie agroalimentaire». La thématique a été animée par Mme Khafri, secrétaire générale du ministère de l'Industrie, M. Agadir, DG au même ministère et M. Galtieri, représentant de l'Onudi, aux côtés de représentants du différentes entreprises et de spécialistes en économie. Ce projet lancé février 2012 et piloté par le ministère de l'Industrie, dont l'expertise est fournie par l'Onudi, s'inscrit dans la continuité des projets de coopération portant sur le renforcement des capacités des structures d'appui et d'assistance à la mise à niveau des PME de l'industrie agroalimentaire et de modernisation de l'outil de production de nos entreprises. «La dépendance financière du seul secteur des hydrocarbures introduit un facteur de risque structurel lié à l'instabilité des prix qui sont fixés par le marché international», a dit Mme Khafri. L'économie algérienne reste totalement dépendante des hydrocarbures (plus de 97% des recettes d'exportation et 60% des recettes de l'Algérie proviennent de la fiscalité pétrolière). «Aujourd'hui, nous sommes condamnés à diversifier nos exportations et à promouvoir le segment hors hydrocarbures», a ajouté la SG. L'incitation des entreprises à participer s'affiche dans la mise en place de politiques publiques d'appui à la mise à niveau et de modernisation des entreprises, l'octroi de facilitations sous forme de préférence nationale pour la pénétration des marchés. Résultat de cette politique, M. Khafri a signalé l'évolution des exportations hors hydrocarbures, passant d'un milliard de dollars en 2009 à deux milliards en 2013. Le secteur de l'agroalimentaire détient la première place, «mais les potentialités ne sont pas encore exploitées». Durant la présentation, on a noté que le nombre des consortiums crées aujourd'hui est de deux, trois sont en cours de formalisation. Deux des ces consortiums sont d'un caractère territorial travaillant dans les côtés est et ouest du pays. «Un bilan très encourageant», a dit M. Galtieri. «L'Algérie est pionnière dans ce domaine, il fallait beaucoup de courage et de volonté pour s'y engager. Durant trois ans seulement, vous avez pu créer deux consortiums. Les industriels ne doivent pas rester seuls dans cette démarche, il faut mobiliser les autres secteurs institutionnels en Algérie», a recommandé le représentant de l'Onudi. Ces regroupements d'un caractère juridique, GIE (groupement d'intérêt économique sans capital), activent principalement dans les boissons, les protéines animales, les céréales. Ils ont pu jusque-là sensibiliser plus de 80 entreprises dans la sphère économique, dont 24 bénéficiaires au niveau institutionnel (Caci, Algex, Cagex, Douanes, Impôts...), formation et coaching d'un noyau de 30 entreprises. Ce renforcement du potentiel industriel a permis une évolution rapide et double en 5 ans. Elles passent de 10 milliards de dollars en 2000, à près de 20 milliards de dollars en 2005, et près de 40 milliards de dollars en 2010. Néanmoins, ce constat est loin de faire le bonheur des exportateurs qui se sentent humiliés, surtout que l'état actuel des lieux des activités d'exportation connaît des contraintes liées à la douane et la fiscalité. «L'exportateur est aujourd'hui un otage !» a scandé un chef d'entreprise. Cette expérience est jugée intéressante, puisqu'elle a permis aux opérateurs de s'unir dans des blocs, pour promouvoir la production nationale.Par ailleurs, le domaine s'est enrichi par la création d'un (CTI IAA) qui est un centre technique d'industrie agroalimentaire à qui incombe la mission de la formation, la veille et l'accompagnement des entreprises dans leur quête de la qualité et de la rénovation.