Que reste-t-il de l'Aïd d'antan (fête du sacrifice) où les peuples musulmans célébraient dans la paix, la gaieté, la pitié et la tolérance ? Dans le passé, le sang des pauvres moutons, chèvres ou autres animaux à sacrifier était le seul «mauvais goût» de cette «fête». Aujourd'hui, cette fête est célébrée dans le «sang» des êtres humains, qui coule à flot dans pratiquement la quasi-totalité du monde arabomusulman. Au cours de ces dernières années, le monde non musulman ne cesse d'appeler à ne pas faire souffrir les animaux lors des fêtes de sacrifice. Si les uns proposent d'endormir la bête avant qu'elle ne soit égorgée, les autres recommandent à ce que cette fête de «sacrifice» soit interrompue, comme l'avaient fait plusieurs religions dans le monde. Comme on le sait, chaque communauté clame détenir la vérité sur la fête du sacrifice dont l'histoire est racontée plusieurs fois différemment. Même les autres religions ont pratiqué ce sacrifice dans le passé avant qu'il ne soit abandonné sur ordre de leur prophète, disent-ils. Ce n'est pas le cas des musulmans qui ont continuent à pratiquer ce rite durant lequel chaque année des milliers d'animaux sont sacrifiés. Pourtant, l'histoire des religions et surtout de ce sacrifice est la même et les personnages sont également de même à l'exception de quelques différences insignifiantes. On peut lire dans les autres livres sacrés, les noms des prophètes Abraham, Isaac, Ismaël, Jacob, Moïse, Jésus, Marie, etc. Dans le Coran, nous retrouvons les noms des mêmes prophètes avec quelques différences : Brahim, Ishak, Yaacoub, Moussa, Aïssa, Meriem, etc. Comme on le constate, ce sont pratiquement les mêmes noms avec de légères différences dans la prononciation. Le problème aujourd'hui n'est pas dans les noms des prophètes ou de la vraie et la fausse religion. Même dans l'islam, nous retrouvons des différences à commencer chez les sunnites et les chiites qui se déchirent aujourd'hui en Irak, au Liban et en Iran. Le mal qui ronge le monde arabomusulman est autre, car ce sont les musulmans eux-mêmes qui souffrent en même temps que ces pauvres bêtes à sacrifier le jour de l'Aïd. Non seulement ils sont à l'origine de leurs propres souffrances, mais ils sont responsables des malheurs des non-musulmans. De quel «Aïd» peut-on parler lorsque le sang des êtres humains coule à flot en Libye, Yémen, Liban, Syrie, Irak et dans plusieurs autres pays du monde musulman ? De quel «Aïd» peut-on encore parler lorsque des innocents sont atrocement décapités au nom de l'islam ? Demandez ce qu'ils pensent de cet «Aïd» aux milliers de musulmans qui ont abandonné leurs familles et leurs biens, fuyant leurs pays uniquement pour échapper aux violences, à la barbarie et aux atrocités commises par ceux qui se disent défendre l'islam. Demandez aux enfants qui, à la place des habits neufs, se réveillent sur le sang non pas des animaux mais celui des êtres humains qui coule et qui continue de couler dans plusieurs pays du monde arabe. Oui, certains pourraient nous répondre en disant que même les Occidentaux sont responsables des actes de violence. Nous sommes d'accord, mais un défi est lancé à quiconque de nous donner le nom d'un pays autre qu'arabe ou musulman qui le fait au nom d'une quelconque religion, autre que l'islam. Donc, ce n'est pas d'accuser les autres d'un mal qui se trouve chez nous et commis par nous-mêmes et ce, malgré que certains pays non musulmans ont contribué dans cet état de fait. En somme, c'est dans le «sang» que les musulmans ont célébré cet «Aïd» ; croisons les doigts pour que ces même fêtes arrivent dans les années à venir dans de meilleures circonstances.