Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, à partir d'Oran, où il participe aux travaux de la Conférence internationale sur l'industrie du gaz en Algérie, le Président-directeur général du groupe Sonatrach, Said Sahnoune, a estimé qu'en ce qui concerne le gaz de schiste, « nous n'avons pas le droit d'attendre, 10 ou 15 ans, pour commencer à apprécier, évaluer et, éventuellement, développer ces ressources ». Il considère qu'avoir du retard de 10 ou 15 ans dans ce domaine serait «une erreur à ne pas commettre » d'autant que, selon lui, le pays disposerait de la troisième réserve « techniquement récupérable » dans le monde. Le P-DG du groupe Sonatrach a auparavant donné quelques précisions sur la problématique des gaz non conventionnels. Il a confirmé que l'Algérie dispose d'un potentiel énorme en matière de ressources de type argileux, 7 bassins ont été identifiés pour des volumes de l'ordre de 4 500 TCF. Un TCF représente environ 29 milliards de mètres cubes, a-t-il fait remarquer, et avec un taux de récupération de 15%, cela donne 700 TCF. A propos des craintes que suscitent les risques liés au gaz de schiste, M. Sahnoun répond que c'est le respect des procédures qui est à la base du succès ou de l'échec des techniques de son extraction. Le P-DG de Sonatrach s'est attaché à rassurer en faisant savoir que les cinq contrats de coopération technique conclus pour produire du gaz de schiste l'ont été avec des partenaires qui ont le mieux réussi l'exploitation de ces ressources. Sur les aspects techniques des opérations d'exploitation, il pense que pour obtenir une production d'environ 20 milliards de M3/an il faudrait, sur 20 ans, forer quelque 200 puits/an et employer, pour cela, entre 40 à 50 appareils de forage. En tout cas, la Sonatrach se prépare en formant ses ingénieurs et cadres dans ce domaine. Le P-DG du groupe Sonatrach a évoqué la question des recettes prévisibles pour 2014, de l'entreprise qu'il dirige et qui sont de l'ordre de 60 milliards de dollars, sous réserve, précise-t-il, de la stabilisation des cours de pétrole. « Depuis trois ou quatre ans, c'est la première fois où nous sommes arrivés à opérer une inversion de la tendance », a-t-il précisé. Pour M. Sahnoune la baisse de production est liée à l'attentat de Tiguentourine mais les choses sont en train de se remettre en place, assure-t-il. « Nous avons le retour de l'ensemble des opérateurs étrangers sur le site. Deux trains fonctionnent déjà et tout a été fait pour que le démarrage du troisième train puisse s'opérer avant la fin de l'année 2014 », a-t-il ajouté en affirmant que « la tendance est à la reprise » si les prix du pétrole restent stables. Il est difficile de dire ce que va être l'avenir, avoue-t-il.