Le musée du MaMa à Alger accueille jusqu'au 20 novembre prochain, la quatrième édition du Festival national de la photographie d'art. Pour cette quatrième édition, ils ne sont pas moins de vingt et un photographes à exposer leurs clichés. Des clichés, représentant des thèmes divers. Intitulée «La condition humaine», l'exposition qui se donne à voir regroupe cent vingt clichés de grandes dimensions. Venus de plusieurs wilayas du pays, l'ensemble des artistes chevronnés et autodidactes ont essayé d'apporter quelques photos de leurs derniers albums. Agée de 21 ans, Achir Daouya Feriel est étudiante en sociologie. Cette discipline est fortement imprégnée dans son travail. Elle propose six grands portraits en couleurs d'une femme. Après une brève incursion dans l'univers du théâtre, elle revient dans le monde de la photographie. La macrophotographie et la photographie abstraite occupent tout son temps. Elle confie que c'est à travers ses études universitaires qu'elle a découvert la psychologie et la sociologie visuelle. «J'ai toujours aimé, dit-elle, réalisé, des clichés abstraits ou en macro. Mais depuis mes études en sciences sociales, je me suis intéressé à l'homme, à ses comportements et à tout ce qui le caractérise. Je me suis inspirée de certaines théories telles que la conception freudienne et cela en me basant sur l'éclairage, sur les couleurs surtout car elles agissent sur nos émotions et influencent nos états d'âme. Depuis 2002, je travaille en studio pour réaliser mes œuvres en toute tranquillité». Bellahsene Malek est un jeune de 20 ans qui a du talent à revendre. Il fait de la photographie depuis deux ans. Il s'est armé de l'ancien appareil photos de son frère pour s'adonner à la photographie. Son regard se porte sur les scènes de vie du quotidien. Il se laisse, également, inspirer par les rencontres qu'il fait durant ses voyages. A travers «Carnet de voyage à Ouargla», il propose six clichés joyeux. Il indique toutefois que la thématique choisie n'est qu'un fragment de ce qu'il a pu voir dans le vieux ksar de Ouargla, perdu entre ses ruelles avec comme unique guide : la lumière. Bensaadi Ramzy est un autre photographe à découvrir. Il s'exile pour le travail, il s'achète un appareil photo et photographie les pays qu'il visite. Il fait alors de petits reportages photos qu'il partage avec ses proches et ses amis. Autodidacte, par excellence, il trouvera sur la toile des conseils auprès d'autres photographes de son genre. Il revient au pays natal en 2011 avec cette idée fixe de photographier sa ville loin des clichés habituels. Il livre des clichés en noir et blanc de fêtes. Il explique que si son choix s'est porté sur les festivités rurales, c'est parce que l'on en voit ces événements que d'un seul point de vue, celui de la fantasia. Il a, ainsi, essayé de donner une vision périphérique, qui selon lui, laisse découvrir l'âme de ces festivités. Le photographe Berredjem Atef innove dans sa conception. Il expose une immense photo, représentant un alignement de personnages ainsi que deux autres photos en noir et blanc. Ces dernières montrent des Africains, se ligotant tout le visage avec de grosses chaînes métalliques. Ce jeune s'intéresse au processus de développement des phénomènes, pratiques et habitudes sociales. Entre tradition et modernisation, régionalisme et universalité, il évoque les divers aspects de transformation et de mutation sociales à travers des thématiques comme l'immigration, la colonisation et la consommation de masse, combinant entre les images objets, l'écriture et la scénographie. Cette quatrième édition du Festival national de la photographie d'art est tellement riche en rencontre et en découverte, qu'il faut programmer une visite au MaMa et ce, au plus vite.