Le gouvernement mauritanien a décidé d'abandonner le «week-end musulman» en optant à titre définitif pour le samedi et le dimanche comme journées de repos hebdomadaire. La Mauritanie rejoint la Tunisie, le Maroc et la majorité des pays du monde qui appliquent le week-end universel. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas chez nous. Cette mesure prise par le gouvernement mauritanien est rentrée officiellement en vigueur au début du mois en cours, soit le mercredi 1er octobre 2014. Quelques jours avant la mise en application de cette décision, c'est le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Modernisation de l'administration qui a indiqué que l'entrée en vigueur du nouveau week-end universel est programmée pour le début octobre 2014. Intervenant en marge d'un Conseil des ministres, Ali Mohamed Khouhoum Seyedna a expliqué que ce changement est essentiellement à caractère économique. «Ce changement nous permettra de mieux concurrencer le monde extérieur sur le plan économique. L'arrêt de travail les vendredis cause d'énormes pertes à l'économie mauritanienne», a ajouté le ministre mauritanien. La Mauritanie revient ainsi au week-end universel (en vigueur partout dans le monde à l'exception de quelques pays arabes) sept ans après avoir adopté le vendredi comme principale journée de repos hebdomadaire. Les horaires des bureaux seront comme suit : du lundi au jeudi (8 heures à 17 heures), alors que le vendredi sera de 8 heures à 12 heures. Selon des économistes mauritaniens, cette décision est justifiée par le manque à gagner au plan économique dans le cadre des relations de l'administration publique et des entreprises privées avec l'environnement sous-régional, régional et international. «Nous observons le repos du vendredi alors que les autres travaillent. Ils se reposent le dimanche et nous allons au bureau», ont-ils indiqué. Des experts financiers ont indiqué à ce sujet que les pays qui n'observent pas le week-end universel concèdent économiquement des pertes énormes. Ces pays, dont l'Algérie, ne travaillent pas les jeudis et les vendredis alors que chez nos partenaires étrangers ce sont des jours ouvrables. Les énormes pertes financières concédées dans les deux jours (jeudi et vendredi) s'ajoutent aux deux autres de repos universel à savoir le samedi et le dimanche). Ce qui donne forcément aux pays qui adoptent le «week-end islamiste». En prenant l'exemple de l'actuel week-end semi-universel, l'Algérie est fortement pénalisée sur le plan économique. Dans la semaine on ne travaille que quatre jours du fait que les opérateurs étrangers ne travaillent pas les samedi et dimanche. Selon des experts en économie, les pertes de notre pays avec le week-end actuel avoisinent la perte de plus d'un milliard de dollars par an. Dans l'une de ses campagnes présidentielles, Abdelaziz Bouteflika a dénoncé cet état de fait mais sans pour autant que les gouvernements du passé et même l'actuel ne puissent apporter les corrections nécessaires et le retour au week-end universel comme ce fut le cas chez nos voisins (Tunisie et le Maroc) et au niveau de la majorité des pays de ce monde. Les causes qui empêchent le gouvernement de retourner aux week-end universel sont typiquement idéologiques et religieuses. Les mouvements qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques tiennent toujours à ce que ce que le vendredi soit toujours une journée fériée afin qu'ils puissent accomplir la grande prière «El-Djoumaa». En réalité, ce raisonnement est complètement faux et ne pourrait pas du tout être recevable. Nous n'apprenons rien à personne lorsque nous disons que la prière du vendredi ne commence qu'à partir de 13h et ne dure qu'une heure de temps à tout cassé. Donc, le problème ne se pose pas car la prière du vendredi ne dure pas toute une journée. Si certains veulent passer plus de temps dans les mosquées, cela n'est pas également un handicap pour le retour au week-end universel. Il suffit simplement de procéder au changement des horaires de travail pendant la journée du vendredi et «point à la ligne». Néanmoins, si nous sommes plus arabes que les Arabes ou plus musulmans que les musulmans, cela est une autre chose.