Sur un ton implacable, le tout entouré dans un sévère réquisitoire au cours de l'audience tenue au siège du tribunal de la daïra de Sig en ce jeudi 30 octobre et qui a duré jusqu'à l'après-midi, le procureur de la République près du tribunal de Sig, distant d'environ une cinquantaine de kilomètres du chef- lieu a requis des peines sévères d'emprisonnement à l'encontre de l'ex-président de l'Assemblée populaire communale de Mascara ainsi qu'à trois autres élus de différentes obédiences qui font et défont la chose publique. Le procès qui a vu une trentaine de témoins présents au cours de l'audience, a vu défiler des élus, fonctionnaires, travailleurs, citoyens, y compris des commercants qui ont donné plus d'amples informations au sujet du couffin de Ramadhan. La scandaleuse affaire dont ils sont incriminés n'est autre que le fameux couffin de Ramadhan utilisé à mauvais escient comme monnaie d'échange politique et financière et autres graves dérives dont on se refuse d'en faire un thème de propagande qui touche à une moralité déficiente via des élus et autres fonctionnaires des divers assemblées dans la wilaya de Mascara. Le Ramadhan 2013 a vu des dérapages flagrants à travers la wilaya de Mascara, à l'exemple de celui du chef-lieu ou l'ex-président de l'Assemblée populaire communale (S.M) du parti du Front de libération nationale (FLN), le vice-président chargé des affaires sociales (H.M) du FLN, le délégué de l'antenne administrative du «VSA Nouari Hammou» (Y.A) du HMS, et le délégué de l'antenne administrative de Sidi Saïd (A.M) du parti MPA, tous poursuivis pour les griefs suivants :passations de marchés contrairement à la réglementation en vigueur, faux et usage de faux liés à la liste des bénéficiaires du couffin de Ramadhan. Dilapidation des deniers publics et non- respect des codes de marchés publics, faux et usages de faux sont le quotidien des affaires dans presque la majorité des communes disséminées à travers la wilaya de Mascara, et qui se poursuivent en toute impunité, et ce, en dépit des décisions de justice rendues à l'encontre des différents présidents d'Assemblées et autres élus indélicats et qui durent toujours en fonction, à l'instar de celui de la commune de Tighennif. Deux poids, deux mesures ! Pourtant le code communal est clair, dans son article 32, qui stipule : «L'élu communal ayant fait l'objet d'une condamnation pénale, dans le cadre des dispositions de l'article, est exclu définitivement de l'Assemblée populaire communale». Cette exclusion est prononcée de droit par l'Assemblée populaire communale. Le wali constate par arrêté, cette exclusion. Dans sa visibilité, l'article 33 est carrément piétiné au niveau de la wilaya et ne sert plus à grand-chose, sauf à des petites communes sans grande importance en termes «d'affairismes» et autres projets conséquents, qui font les frais de ces arrêtés de fin de fonction. Le wali sollicité par nos soins a informé, au cours d'une conférence, sur ce cadre bien précis de ces élus «pickpockets condamnés par la justice et toujours en fonction» : «C'est par nécessité de service qu'ils sont maintenus à leurs postes !». De quelle nécessité de service, le wali fait allusion ? A celle de faire gérer les assemblées communales noircies dans des affaires de corruption dans le même tunnel de l'incompétence ou de les museler dans des affaires plus graves à des fins nébuleuses ? Le procureur de la République près du tribunal de Sig, a demandé une peine de 7 années de prison ferme assortie d'une amende de 400 millions de centimes à l'encontre de «S.M», ex-président de l'APC de Mascara, le vice-président chargé des affaires sociales «H.M» à 5 années de prison assortie d'une amende de 300 millions; quant aux deux délégués chargés des antennes administratives mentionnés, ils se sont vu prononcés les mêmes réquisitoires à savoir 5 années de prison et 300 millions de centimes. La délibération a été fixée pour le 24 novembre de l'année en cours.