L'annonce de l'amendement du code pénal a suscité la réaction de la société civile et des associations de défense des droits de la femme, qui se sont réunies pour émettre des propositions susceptibles de réduire, voire bannir, les violences faites aux femmes. Il s'agit notamment de l'Amusnaw, l'Association contre la violence faite aux femmes (Avife), Djazaïrouna, Femmes algériennes revendiquant leurs droits (FARD), l'Association femmes en communication (FEC), l'Observatoire des violences contre les femmes (Ovif) et Rachda. En saluant cette initiative notamment celle qui concerne l'introduction, pour la première fois, de la notion des violences faites aux femmes, et citant en particulier la violence conjugale, les crimes et délits contre les particuliers, les violences volontaires, l'abandon de famille et l'attentat aux mœurs, ces acteurs estiment que « l'adoption d'une législation exhaustive visant à prévenir toutes les formes de violence à l'égard des femmes, à intervenir lorsque de tels actes se produisent et à en sanctionner les auteurs, l'Etat algérien témoigne d'une réelle volonté politique de renforcer la lutte contre l'impunité des auteurs de telles violences ». C'est « un signal fort et clair tant attendu, aussi bien par les victimes, qui voient leur statut officiellement reconnu par les autorités, que par les associations qui les soutiennent », ont-ils souligné. Ce pas, selon ces associations, permet à « l'Algérie de s'inscrire dans une tendance protectrice mondiale qui n'est que le reflet de ses obligations internationales, et qui répond aux préoccupations du comité de la CEDAW (Convention internationale pour l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes), qui a invité l'Algérie à prendre des mesures spécifiques pour la pénalisation des violences faites aux femmes ». En soulignant que le combat se poursuit pour l'adoption d'une « loi cadre pour pénaliser les actes de violence, et placer en son centre les victimes elles-mêmes », ces associations ont proposé « la reconnaissance du statut pour les femmes victimes de violence et la définition des différents types de violences perpétrée à l'encontre des femmes ». Toujours dans le cadre de l'amendement, ces associations plaident aussi pour « le retrait obligatoire de l'auteur des violences de la cellule familiale avec l'interdiction de s'approcher du domicile jusqu'à la fin de la procédure, la prévision du paiement d'une réparation à la victime et la prise en compte du préjudice moral ». Ces associations tiennent aussi à dénoncer le rôle de certains médias qui « tendent à diaboliser le projet de réforme auprès de l'opinion publique où certaines des informations véhiculées ont créé un affolement ». Selon une enquête de l'Office national des statistiques (ONS), 9.000 femmes ont été victimes de violence en 2005. La même source révèle que 5% sont des cas de violence sexuelle dont 2,5% qualifiés de viols. Durant les neuf premiers mois de 2013, la gendarmerie nationale a recensé 7.010 femmes ayant déposé plainte pour violence, 5.034 pour violences physiques et 1.673 pour mauvais traitements. 27 femmes ont été victimes d'homicides volontaires, 266 de violence sexuelle (viols, harcèlement sexuel et inceste).