«Nous œuvrons à l'inscription et à la réalisation d'un musée du tapis à Ait Hichem, dans la localité d'Ait Yahia (Ain El Hammam), à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou », a indiqué, avant-hier mardi, le directeur de la Culture, El Hadi Ould Ali, à l'ouverture de la cinquième édition du festival culturel local du tapis d'Ait Hichem qui se tient, pour la première fois, à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri. A même, a-t-il dit, d'assurer la pérennité à cet art ancestral qui porte haut l'étendard du village kabyle comme ressource territoriale mais aussi comme patrimoine. Le festival du tapis d'Ait Hichem est surtout le moment solennel de l'hommage aux tisseuses, mortes ou vivantes, qui ont pérennisé l'art du tissage et lui donnent encore ses lettres de noblesse, en faisant du tapis « un art, une œuvre, un outil, et un moyen de subsistance », a-t-il poursuivi sous un tonnerre d'applaudissements entrecoupés de youyous des tisseuses d'Ait Hichem présentes dans la salle, en tant que participantes pour certaines, et invitées pour d'autres, les vieilles notamment. Le commissaire du Festival, Amokrane Ould Belaid, a, pour sa part, rappelé que la tenue, pour la première fois, de ce rendez-vous culturel annuel au chef-lieu de wilaya, se veut une opportunité pour donner une autre dimension à cette fête. «A travers cette délocalisation, nous voulons imprimer à cette tradition une dimension nationale et un rayonnement qui dépasse le simple horizon du village qui l'a vu naî- tre », a-t-il dit. Ajoutant que cette délocalisation vise aussi à offrir l'opportunité à ces tapissières de commercialiser leur produit. M. Ould Belaid a, en outre, rappelé que ce festival est, d'abord, une manifestation culturelle qui valorise et fait découvrir l'art du tissage du tapis et le patrimoine que recèlent les villages kabyles, ensuite, un carrefour économique et une attraction pour découvrir le potentiel touristique dont regorge la Kabylie. « Nous espérons inscrire ce festival dans l'agenda culturel national comme un événement-phare de culture, de patrimoine, d'artisanat et de tourisme », a-t-il poursuivi. Le directeur du tourisme et de l'artisanat, Rachid Ghedouchi, a, quant à lui, fait cas de l'inscription prochaine, à la réalisation, d'un centre de tissage à Tizi Ouzou pour la prise en charge de la problématique de la matière première, la laine, disponible, jusque-là, uniquement à Ghardaia. Comme il a évoqué l'espace, une dizaine de locaux dédiés au tapis, à dégager au niveau de la maison de l'artisanat, en cours de réalisation. Durant cette cérémonie d'ouverture, une convention a été signée entre la Direction locale de l'enseignement et de la formation professionnels (DEFP) et le commissariat du Festival, pour l'ouverture d'une section de formation au métier du tissage traditionnel au CFPA d'Azazga. Une trentaine de tapissières prennent part à la présente édition du festival du tapis d'Ath Hicham qui s'est ouverte, lundi, à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Au programme de cet événement culturel qui se poursuivra jusqu'au 27 novembre, une rencontre avec les artisans, une séance d'estampillage du tapis, une journée d'étude sous le thème « le tapis d'Ath Hichem, une valeur patrimoniale et un apport pour le développement local », et un concours du meilleur tapis, en plus, bien entendu, d'une exposition-vente prévue à cet effet. Notons, par ailleurs, que la cérémonie d'ouverture de cette manifestation a été marquée par un rassemblement d'une dizaine de personnes dont certaines se réclamant, membres du comité de village d'Ait Hichem, où se tenait, jusque-là cet événement culturel, pour « dénoncer » la délocalisation de la manifestation vers le chef-lieu de wilaya.