La cinquième édition du Festival culturel local du tapis d'Aït-Hichem, prévue du 23 au 27 du mois en cours, soit à partir de ce dimanche, se tiendra au chef-lieu de la wilaya, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, plus précisément, a indiqué avant-hier mardi le président du comité d'organisation, Amokrane Ould Belaïd. Organisé jusque-là à Aït Hichem (Aïn El Hammam), à l'est de Tizi Ouzou, ce rendez-vous culturel sera, une nouvelle fois, l'occasion, a-t-il dit, de «rendre un hommage particulier, en reconnaissance de leur rôle dans la préservation et la transmission de ce legs culturel, à toutes ces tisseuses, belles femmes des montagnes de Kabylie, qui, malgré les difficultés auxquelles elles font face, perpétuent un art, un patrimoine, un métier et une ressource ». Il s'exprimait lors d'un point de presse animé à la maison de la Culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou. La fête du tapis, dans sa 5e édition, est aussi, a-t-il poursuivi, un hommage à toutes et à tous ceux qui ont contribué à la pérennité de cet événement qui porte haut l'étendard du village kabyle, comme ressource territoriale. Elle se veut, a-t-il fait observer, «un couronnement d'efforts d'une jeune et dynamique équipe qui a travaillé d'arrache-pied pour donner à cet événement une autre dimension, nationale, et un rayonnement qui dépasse le simple horizon du village qui l'a vu naître. « Nous espérons inscrire cette fête dans l'agenda culturel national comme un événement-phare de culture, de patrimoine, d'artisanat et de tourisme », a-t-il dit, faisant observer que cette fête constitue un rendez-vous à triple dimension : d'abord une manifestation culturelle qui valorise et fait découvrir l'art du tissage du tapis et le patrimoine que recèlent les villages kabyles, ensuite, un carrefour économique et, enfin, une attraction touristique. Le village d'Aït Hichem doit sa notoriété à ses femmes aux doigts magiques, dignes héritières de Nna Taouès, la doyenne du tapis qui a quitté ce monde il y a de cela six ans, et grâce auxquelles ce produit artisanal a pu être sauvegardé malgré les vicissitudes de la vie, a pour sa part fait observer un membre du comité d'organisation. Derrière la beauté artistique d'un tapis, a-t-il poursuivi, se cachent les peines et les souffrances de ces femmes, exprimées de manière artistique à travers des symboles, tous chargés de sens et d'émotion, comme le montrent les motifs berbères confectionnés avec doigté dont elles seules saisissent le sens tant, a-t-il ajouté, ces derniers (motifs, ndlr) ne traduisent que leur dure condition féminine et surtout leurs souffrances au quotidien. Chaque motif a sa forme et sa couleur. Les tapis sont brossés de figures géométriques symétriques, agencées et exécutées à la main avec du fil, selon cet organisateur, rappelant que ces symboles disposés en lignes, sont réalisés avec doigté et surtout avec précision. Au programme de la présente édition, les organisateurs prévoient des expositions, des conférences, des ateliers ainsi que d'autres animations, a poursuivi le président du comité d'organisation qui a fait cas de la participation de 27 artisanes tapissières ainsi que de 5 ateliers dédiés à la formation, principalement la tapisserie, le bijou, la sculpture sur bois et la poterie, en collaboration avec le secteur de l'enseignement et de la formation professionnels.