Est-ce pareil partout en terre d'Islam, mais en Algérie, le Mawlid En-Nabaoui Ech-Charif s'annonce plusieurs semaines à l'avance : à mesure qu'il approche, les explosions de pétards augmentent en intensité et diminuent en intervalles. Au début, les non-pratiquants de ces étranges festivités sonores qui n'ont pas le réflexe de lier le retour de ces annuelles pétarades avec l'anniversaire sacré ne s'en rendent même pas compte. Les pétards sont déjà en vente chez les vendeurs à la sauvette du centre-ville et des cités populaires de la wilaya de Chlef. Quelques jeunes trabendistes proposent une gamme très riche de ces produits pyrotechniques de toutes les dimensions et de toutes les couleurs. À chaque produit on attribue une appellation et ce, selon l'effet que produit une fois l'étincelle déclenchée. C'est un commerce saisonnier mais très rentable, de l'avis des gens du domaine. Ce sont généralement des jeunes ou des écoliers qui s'adonnent à ce commerce qui s'intensifie notamment dans la période nocturne. Une quantité importante de pétards et autres produits pyrotechniques prohibés a été saisie, en fin de semaine passée, par les gendarmes au barrage fixe de l'autoroute Est-Ouest à El-Moussalaha, dans la wilaya de Chlef. La marchandise dont la valeur a été estimée à 5 millions de centimes, était dissimulée dans un véhicule touristique en provenance d'Alger, à bord duquel trois jeunes trabendistes. Ces trois trabendistes pensaient profiter d'un «relâchement» des services de sécurité, la date des fêtes du Mawlid étant loin, afin de stocker la marchandise saisie pour la dernière semaine avant la fête. Les trois jeunes ont été interpellés avant d'être déférés devant le parquet du tribunal de Chlef. Il faut s'attendre à la prolifération de ce commerce, interdit par la loi, dans les semaines qui suivent non seulement dans la wilaya de Chlef mais aussi partout dans le territoire national.