Les droits du malade à la bonne prise en charge et à un bon accueil ne sont pas convenablement respectés dans les établissements hospitaliers du pays, a déclaré, jeudi à Oran, le Pr Abdelouaheb Bengounia, medecin spécialiste en épidémiologie et médecine préventive au CHU Mustapha-Pacha. Lors d'une conférence-débat sur les droits des malades en Algérie, organisée par le Centre de recherche en sciences sociales et de santé, le professeur Bengounia a estimé que les changements opérés au sein des structures sanitaires n'ont pas amélioré la qualité des soins fournis au citoyen. En matière d'accueil et d'orientation, le professeur trouve que les agents de la santé et du personnel paramédical nécessite une formation de haut niveau, il a aussi souligné que «le malade a besoin de soutien psychologique dès son entrée à l'hôpital». Dans des pathologies lourdes comme le cancer, la période d'attente pour accéder aux soins peut durer parfois jusqu'à 6 mois, a déploré le Pr Bengounia, tout comme les ruptures de stocks des médicaments. D'autre part, le conférencier a précisé que le patient a également le droit de mourir dans la dignité, estimant que la création de services de gériatrie dans les établissements de santé «ne semble pas à l'ordre du jour du système actuel de santé». M. Bengounia a également insisté sur la formation spécifique du personnel de la santé, notamment dans la prise en charge des personnes âgées en urgences, en psychiatrie et en rééducation fonctionnelle et réadaptation. Il a rappelé, au passage, que plusieurs changements ont été opérés sur le système sanitaire sans toucher le fond du problème qui est «garantir une meilleure qualité des soins avec plus de respect des droits du malade».Selon lui, la création des secteurs sanitaires en 1981, des CHU en 1983, des cliniques privées en 1988 pour accompagner les CHU, des établissements publics hospitalier (EPH) et établissements publics de santé de proximité (EPSP) en 1997 «a accentué les inégalités sociales et consacré le déséquilibre régional en matière de santé». Regrettant la fuite des ressources humaines du secteur public vers le privé et l'étranger, le conférencier a insisté sur les conditions d'assurer la stabilité du personnel médical qualifié.