Le chef d'agence d'Air Algérie à Khenchela a été placé en détention provisoire par le magistrat instructeur près le tribunal correctionnel de Khenchela. Ce dernier est accusé de détournement et dilapidation de deniers publics à la suite d'une plainte déposée par la direction régionale d'Air Algérie de Constantine. Tout a commencé par une inspection menée par les cadres de la direction régionale d'Air Algérie de Constantine au niveau de l'agence de Khenchela. Ces derniers auraient signalé dans leur rapport qu'après vérification, un «trou de caisse» aurait été constaté au niveau de la comptabilité de l'agence. Cet état de fait a contraint les responsables de la compagnie de saisir le parquet de Khenchela. Mandatés par le procureur de la République, les éléments de la brigade économique de la sûreté de wilaya de Khenchela ont mené à leur tour une enquête au niveau de l'agence. Le chef d'agence a été présenté devant le procureur qui a saisi le juge d'instruction où une information judiciaire a été ouverte. Après avoir entendu le mis en cause, le premier responsable de l'agence a été placé en détention provisoire par le magistrat instructeur. Le mis en cause est accusé de détournement et de dilapidation des deniers publics. La direction d'Air Algérie a confirmé cet état de fait dans une mise au point (une copie en notre possession) adressée à un confrère. Selon la famille et les proches de l'accusé, il n'y a pas eu de détournement. Ces derniers rejettent les faits reprochés au mis en cause, indiquant qu'aucun «sou» ne manquait de la caisse. Ils ont précisé que la seule erreur que le chef d'agence aurait pu faire serait d'avoir facilité l'octroi de billets à des clients en leur accordant le paiement par échéance et ce, dans l'intérêt de la compagnie. «Par ces facilités, le premier responsable de l'agence a voulu «maintenir» les clients d'Air Algérie convoités par les compagnies privées» ont-ils expliqué. En ce qui concerne le retard des versements à la banque, nos interlocuteurs ont indiqué cela n'est pas considéré comment étant un détournement ou une dilapidation. Ce sont les milliers de responsables d'entreprises nationales qui devraient alors subir le même sort, ont-ils fait savoir. Au lendemain de l'inspection, le chef d'agence aurait récupéré la totalité des créances de l'agence qui ont été versées à la banque, ont-ils précisé. Comment voulez-vous qu'un responsable puisse détourner des sommes d'argent relatives à des billets vendus à «crédit» et comptabilisés, s'est interrogée la famille du chef d'agence. Ce scandale est relaté un peu partout dans la paisible ville de Khenchela où les citoyens s'interrogent également sur ce qui s'est passé réellement au niveau de l'agence «Air Algérie». La majorité des personnes avec qui nous nous sommes entretenues à ce sujet n'ont pas trouvé d'explication à ce sujet. Elles n'ont pas manqué d'ajouter que le chef d'agence en question n'a pas reçu un seul avertissement par sa hiérarchie depuis plus de 29 ans de service, ont-ils plaidé. Nous avons tenté d'avoir plus de détails sur cette affaire auprès de la cour d'Oum El- Bouaghi, en vain. Le procureur général qui serait lui-même chargé de la cellule de communication n'est pas joignable, nous a-t-on répondu.