L'annonce du nouveau découpage administratif a provoqué des contestations à travers plusieurs régions du pays. Ces mouvements de protestation se poursuivent notamment dans la daïra de Boussaâda où plusieurs routes demeurent coupées par les citoyens. Comme on s'y attendait, l'annonce de la mise en application du nouveau projet du découpage administratif a provoqué la colère des habitants de plusieurs régions du pays. Les contestataires réclament au gouvernement d'élever leurs villes au rang de chef-lieu de wilaya à l'instar des autres localités retenues au cours du dernier conseil ministériel restreint. Dans la daïra de Boussaâda, des dizaines de citoyens continuent de bloquer plusieurs routes dont celle menant vers Alger. Ces derniers refusent de dialoguer avec les autorités locales, interpellant le Premier ministre de tenir ses promesses en élevant la ville de Boussaâda au rang de chef-lieu de wilaya. A ce même sujet, les citoyens ont expliqué que plusieurs hauts responsables qui ont visité la daïra de Boussaâda auraient promis aux habitants que leur ville sera élevée au rang de wilaya. La dernière en date remonte à la campagne électorale des élections présidentielles 2014, ont-ils ajouté. Dans la daïra d'Aflou, des citoyens ont «encerclé» le ministre des Moudjahidine au niveau du cimetière des chouhada. Durant leur mouvement, les citoyens ont fait savoir au ministre des Moudjahidine que les habitants d'Aflou revendiquent la reconversion de leur ville en chef-lieu de wilaya. Certains citoyens ont exhibé une vidéo montrant un haut responsable de l'Etat, promettant d'élever la daïra d'Aflou en wilaya et ce, quel que soit le nombre des wilayas qui seront ajoutés, dans le nouveau découpage administratif. Les contestataires ont chargé Tayeb Zitouni de transmettre les doléances des responsables de la société civile au président de la République et au Premier ministre. A Aïn Sefra, plusieurs membres de la famille révolutionnaire se sont réunis pour contester, selon eux, la marginalisation dont ont fait l'objet les habitants de cette ville. Nous avons été lésés dans le découpage de 1984 et nous ferons de même aujourd'hui», ont-ils expliqué. Ces derniers se sont donné rendez-vous jeudi prochain où un rassemblement sera organisé devant la kasma des moudjahidine, a-t-on appris auprès d'un élu locale. Les contestations de ces deux régions ne sont pas les seules, plusieurs autres régions dans les quatre coins du pays exigent du gouvernement d'ajouter leurs villes dans la liste portant de nouvelles wilayas. Toujours au sujet du nouveau découpage administratif, la majorité des citoyens trouvent que ce projet n'est pas la priorité des Algériens. Nos interlocuteurs ont ajouté qu'ils craignaient que ce projet donnerait l'occasion à des mécontentements dans plusieurs autres localités, voire même des débordements. Au mois de mai de l'année écoulée, des représentants de la société civile ont sollicité les membres de l'APN, les interpellant de rejeter ce dossier, mettant en garde contre le risque que pourrait engendrer l'application de ce projet. Dans nos précédentes éditions, nous avons pourtant prévenu sur le «revers de la médaille» et les conséquences que pourraient engendrer le projet du nouveau découpage administratif (voir notamment notre édition N° 4953 du 1er juin 2014). Ce dossier qui représente une véritable «bombe» était sur le point d'exploser mais fut désamorcé en temps opportun en 2012. Le chef de l'Etat n'aurait-il pas été mal informé sur cet état de fait ? Certainement oui, surtout de la part de ceux qui ne rêvent que de mettre en application ce projet et ce, quelles que soient les conséquences. Pourvu que ces derniers arrivent à concrétiser leur objectif personnel aux dépens de la nation et du pays. Comme nous l'avons déjà donné dans l'une de nos dernières éditions, ce projet a été relancé au moment où les pays les plus développés dans le monde procèdent à la réduction de leurs départements. Certains ont même fermé plusieurs de leurs représentations diplomatiques en raison de la crise économique qui sévit. Nous donnons l'exemple de la France qui a réduit le nombre des régions de 22 à 12. Il est également de même pour les départements où une réflexion est en cours afin de les réduire de 130 à 86. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la politique de réduction du train de vie de l'Etat, entre autres, la diminution de la dépense publique. De nombreux pays ont été également contraint de prendre les mêmes mesures en raison surtout de la crise économique mondiale. En somme, nous n'apprenons rien à personne que le découpage administratif dans n'importe quel pays du monde devrait obligatoirement répondre à plusieurs critères et en premier lieu l'aspect financier. Il est de même pour les autres conditions et qui sont la distance entre les wilayas, la démographie et l'éloignement des citoyens des édifices publics. Il est à noter que seules deux ou trois régions dans le Grand Sud méritent amplement une révision de la carte administrative.