François Hollande a admis avant-hier soir que le gouvernement n'avait pas réussi à faire reculer le chômage en 2013, au lendemain de la publication des statistiques du mois de décembre. Nous n'avons pas réussi dans l'année 2013 à faire diminuer le chômage, a déclaré le chef de l'Etat devant la communauté française d'Istanbul, alors qu'il s'était engagé à inverser sa courbe ascendante fin 2013. Le chômage a augmenté de 2008 à 2012 d'un million et il a continué à augmenter encore en 2013, plus de 170 000. C'est beaucoup, a-t-il constaté. Devant des journalistes qui l'interrogeaient peu après sur cet aveu d'échec, le président Hollande a assuré que le déni en politique, cela ne fonctionne pas. Donc je préfère assumer: on a stabilisé le chômage en 2013, il n'a pas encore baissé et puisque il n'a pas encore baissé, cela justifie le pacte de responsabilité que j'ai présenté aux Français, a-t-il poursuivi, il faut être clair. Je le dis avec force, contre le chômage, on n'a jamais tout essayé, a toutefois martelé le président Hollande, paraphrasant François Mitterrand. Comme on lui demandait s'il comptait fixer un nouvel objectif daté ou chiffré, il a répondu: ce sera une des questions auxquelles devra répondre le pacte de responsabilité. La fin de l'année traduit une stabilisation, mais nous n'avons pas réussi dans l'année 2013 à faire diminuer le chômage. A en diminuer le rythme d'augmentation, oui. A le stabiliser, oui, en cette fin d'année. Mais pas à le diminuer, a concédé le chef de l'Etat devant la communauté française. Nous y avions mis les moyens nécessaires et nous continuerons à les mettre en termes d'emplois aidés, de contrats pour les jeunes, de contrats de génération, d'emplois d'avenir, de formation, a-t-il rappelé, mais nous ne pourrons faire baisser le chômage dans les prochains mois que s'il y a de la croissance. Nous devons être compétitifs, faire le choix de l'innovation, de la technologie, de la recherche, a également souligné François Hollande. Le chômage, nous le ferons baisser à la seule condition que nous nous mobilisions tous et c'est pourquoi j'ai proposé aux entreprises le pacte de responsabilité et aux partenaires sociaux, de négocier des contreparties, a-t-il souligné. Interrogé sur le jugement que les Français pourraient porter sur lui, à deux mois des élections municipales, le président a estimé que ce qui compte, c'est la visibilité de ma politique, la confiance qu'elle peut susciter et la détermination qui est la mienne. Mais, in fine, a-t-il poursuivi, je serai jugé à la fin du quinquennat. Aujourd'hui, a poursuivi François Hollande, je mets tous les acteurs dans le mouvement. Si l'enjeu de 2013, c'était de faire en sorte que le chômage augmente moins qu'en 2012 et l'Etat qui s'engageait, a-t-il fait valoir, en 2014, c'est l'Etat, les entreprises et les partenaires sociaux qui sont concernés par le pacte de responsabilité. Regrette-t-il de ne pas avoir mis en œuvre cette politique plus rapidement ? En arrivant, en 2012, les conditions financières et budgétaires que nous avions trouvées ne permettaient pas d'aller plus vite mais à présent, la France est sortie de la récession et il faut maintenant qu'elle renoue le plus vite possible avec la croissance, a-t-il développé.