Le directeur de la prospective, de la programmation et de la planification politiques au ministère des Affaires étrangères, Hamid Boukrif, a relevé, hier à Alger l'existence d'une dynamique «positive» chez certains Etats à revoir leur législation dans le sens de la pénalisation du crime de payement de rançon à la suite d'enlèvements par des groupes terroristes. M. Boukrif intervenait en marge de l'atelier international sur la mise en œuvre du Mémorandum d'Alger sur «les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d'élimination des avantages qui en découlent». Le représentant du MAE a ajouté, s'adressant à la presse, que des Etats qui répondaient favorablement aux ultimatums des terroristes en payant des rançons ont fini par réviser leurs positions pour aller dans le sens des recommandations du Mémorandum d'Alger. «Il s'agit de continuer à exercer des pressions sur eux et de renforcer les Etats vulnérables qui représentent un terrain d'activisme des groupes terroristes à travers une nouvelle approche des opérations militaires qui s'y effectuent», a explicité le responsable, rappelant la position de «principe» de l'Algérie qui s'oppose au payement de rançons. S'exprimant auparavant, à l'ouverture des travaux de l'atelier, M. Boukrif a relevé le caractère «consensuel» et «flexible» de la plateforme d'Alger, adopté en décembre 2012 et qui définit les «bonnes pratiques» d'y faire face. Insistant sur «l'urgence» pour la communauté internationale de faire face à ce qui représente une menace pour sa sécurité et sa stabilité, l'intervenant a qualifié de «prioritaire» l'assèchement des sources de financement du terrorisme car contribuant à en réduire l'expansion. «Cette pratique est devenue une stratégie de communication et un moyen de pression exercé par les groupes terroristes sur les Etats et l'ensemble de la communauté internationale», a-t-il poursuivi. Le même responsable a convié l'assistance à «poursuivre sa concertation pour une efficace coopération technique et pour le développement d'un réseau opérationnel permettant d'identifier les principales contraintes à la mise en place de schémas nationaux anti-terroristes». M. Boukrif a, par ailleurs, estimé «toujours d'actualité» la position de l'Algérie s'agissant de cette question, notant la dimension juridique qui doit accompagner l'approche sécuritaire et opérationnelle dans la lutte antiterroriste. «La dimension humaine doit être prise en compte dans cette question, tant elle met en avant la vulnérabilité de l'individu dans un environnement instable ainsi que l'impact psychologique de la violence sur les victimes», a-t-il, en outre, observé. Citant la région du Sahel qui «ne peut être plus instable qu'elle ne l'est déjà», le responsable au MAE a considéré que la collaboration «stratégique» entre les Etats contre la menace terroriste consiste en son éradication à travers leurs approches complémentaires, ceci étant une «première étape» pour la réussite de leur engagement. La rencontre est organisée par le ministère des Affaires étrangères, en coordination avec l'ambassade des Etats-Unis à Alger, l'Institut international de justice et de l'Etat de droit (IIJ) ainsi que le Forum global de lutte contre le terrorisme (CGTF). L'intérêt de cet atelier réside dans le fait de «coordonner» les approches et expériences en matière de lutte contre le payement de rançons et tend, entre autres, à «harmoniser» les concepts liés à ce sujet pour une meilleure «efficience» à l'échelle internationale, a expliqué M. Boukrif.