La station de dessalement de l'eau de mer de Souk Tléta, localité située à 50 km au nord-ouest de Tlemcen, est entrée en exploitation durant l'année 2012 avec une capacité de production de 200.000 m3-jour. Cette nouvelle infrastructure dont les travaux ont été confiés au groupement de Malaisie et gérée par le ministère des Ressources en eau pour un coût global de 250 millions de dollars, alimente en eau potable les populations de 18 communes de la wilaya de Tlemcen, à savoir Nedroma, Ghazaouet, Djebala, Maghnia, Souahlia, Tient, Dar Yaghmoracen, M'Sirda, Fouagua, Marsat Ben M'hidi, Bab El Assa, Sabra, Beni Bousssaid, Zenata, Bouhlou, Hammam Bougrara, Souk Tletat, Sidi Me-djahed et Souani, soit au total 320 000 habitants. Selon un responsable au niveau de la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tlemcen, « la réalisation de cette infrastructure dans le cadre du programme de développement et de renforcement du couloir ouest de la wilaya, a permis de décompresser la situation en matière d'approvision-nement en eau potable et la mobilisation d'autres ressources», ajoutant «que le couloir ouest de Maghnia- Nedroma-Bab El Assa-Ghazaouet-Marsat Ben M'hidi qui était de tout temps le point noir de la wilaya, compte tenu de sa dépendance en grande partie du barrage de Beni Bahdel, a connu une autodesserte depuis la mise en service de cette station de dessalement d'eau de mer». A noter aussi que des travaux de rénovation des réseaux d'adduction et de distribution ainsi que des forages dont la profondeur se situe entre 700 et 1 200 m ont été réalisés dans les régions de Beni Boussaid, Bouhlou, Nakhla, Sidi Snouci, El Aricha, Ain Tellout, El Gor, Sebdou et Djebala, ceci afin de capter de nouvelles sour-ces pour le renforcement de l'adduction en eau potable. Notre interlocuteur souligne qu'«un bilan a été élaboré à travers les différents programmes réalisés, mais malheureusement nous avons remarqué que les aspects liés à la gestion, gardiennage, entretien des ouvrages, petits barrages, retenues collinaires et l'utilisation rationnelle de la ressource mobilisée n'ont pas été pris en charge par les fellahs. Ainsi, ces ouvrages se sont retrouvés livrés à la nature sans aucune forme de gestion, et l'utilisation de l'eau se fait d'une manière anarchique. Les services de l'APC devront s'impliquer dans cette politique pour la prise en charge directe de la gestion, le gardiennage et la vente d'eau d'irrigation dont la finalité sera sans aucun doute l'utilisation rationnelle et optimale de nos ressources en eau, la pérennité de nos ouvrages et des recettes pour l'APC». Avec la mise en exploitation en 2013 de l'autre station de dessalement de l'eau de mer dans la wilaya de Tlemcen, celle de Honaine, le nombre de communes alimentées par ces deux stations est passé de 18 à 35, soit 750 000 habitants. L'unité de Honaine qui détient une capacité de production de 200 000 m3/jour a été réalisée par le groupement Espagnol «Geida» avec un financement à hauteur de 80% par un consortium de trois banques publiques algériennes (BNA, BEA, CPA), actionnaires dans le projet en question. Pour les 20% restants, soit 45 millions de dollars, ceux-ci ont été financés par les apports propres des actionnaires de la société MBH, c'est-à-dire l'Algerian Ener-gy Company (AEC), constitués par des capitaux de Sonatrach, Sonelgaz et de l'ADE, et du partenaire étranger qui est Geida. Le coût de cette station de dessalement est estimé à 260 millions de dollars. L'apport de ces deux stations en matière d'eau potable est largement suffisant pour couvrir toute la wilaya, y compris le Grand Tlemcen. Selon les statistiques fournies par la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tlemcen, le volume déssalé mobilisé actuellement en Algérie est de 111,45 millions de m3/an dont 105,85 hm/an produits par les grandes stations de dessalement de l'eau de mer et 5,60h m3/an par les stations monoblocs. Les ressources hydriques disponibles et mobilisables en Algérie sont estimées à 17,2 milliards de m3, dont 12 milliards de ressources superficielles et 2 milliards de ressources souterraines dans le nord et 5,2 milliards de m3 dans le sud (superficielles et souterraines). L'Algérie disposera d'ici à 2016 de 96 barrages d'une capacité globale de 9 milliards de m3.