La manifestation non autorisée que devrait organiser les islamistes à l'appel d'Abdelfattah Hamadache a été annulée par ce dernier. Dans ce même cadre, l'«émir» des salafistes ne semble pas baisser les bras, appelant ses militants à se mobiliser dans l'ensemble des villes et villages du pays, et de suivre les recommandations du mouvement, selon lui en vigueur. L'«émir» auto-proclamé des salafistes a indiqué qu'il a décidé d'annuler cette marche grandiose après que le pouvoir a répondu aux exigences de son mouvement à savoir : le retrait de l'instruction émanent du ministère du Commerce relative à la libéralisation de la vente des boissons alcoolisées. S'exprimant au nom du peuple à travers les réseaux sociaux, l'«émir» des salafistes a déclaré : «Nous avons décidé de surseoir à la marche qui devrait rassembler plus d'un million de manifestants après que le pouvoir a cédé aux revendications du peuple.» Une copie des deux communiqués, du Premier ministre et de l'«émir» des salafistes ont été insérés sur les colonnes de la presse proche du courant islamiste. A travers le même communiqué, Abdelfattah Hamadache a appelé ses troupes à rester mobilisées dans l'ensemble des quartiers des villes du pays. S'adressant à ses militants, il a écrit : «Je vous demande de rester mobilisés et de continuer à appliquer les directives en vigueur, jusqu'à ce que nous arrivons à "purifier" les quatre coins du pays de ces boissons alcoolisées.» A travers les réseaux sociaux, les militants islamistes félicitent Abdelfattah Hamadache de cette «victoire», l'interpellant à continuer à militer jusqu'à l'instauration d'une «dawla islamiya » dans le pays. Certains internautes islamistes trouvent insuffisante la décision du chef du gouvernement portant le gel de l'instruction du ministère du Commerce. «Nous vous demandons "ô cheikh" de poursuivre la pression sur le gouvernement jusqu'à ce qu'il soit mis fin aux fonctions du ministre du Commerce», ont-ils commenté. De leur côté, certains internautes dénoncent la décision du gouvernement portant le gel de l'instruction du ministère du Commerce. «Pour avoir cédé à la pression des islamistes, le gouvernement a indirectement reconnu la force de ces mouvements intégristes, les encourageant à demander encore plus de concessions à l'avenir.» Répliquant à la mobilisation demandée par Abdelfattah Hamadache, les internautes trouvent que la déclaration de ce dernier est une incitation à la violence à l'encontre des consommateurs des boissons alcoolisées. «De quel droit et au nom de qui, cet individu appelle ces acolytes à la mobilisation. A moins que ce monsieur dirige des milices, cela est une autre chose», ont-ils fait savoir. L'appel à la mobilisation lancé par l'«émir» des salafistes intervient après les déclarations de Madani Mezrag et d'Ali Belhadj. Le premier a déclaré qu'il dirige plus de 4 000 ex-combattants (terroristes-repentis) alors que le deuxième s'exprime au nom des milliers d'islamistes de l'ex-Front islamique du salut (FIS).