Des sources généralement dignes de foi ont indiqué que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait adressé un courrier au ministère du Commerce, lui demandant de surseoir à l'application de la décision portant libéralisation des boissons alcoolisées. Cela intervient après une campagne menée par des mouvements islamistes contre la commercialisation de ces produits. La campagne menée tambour battant par les mouvements islamistes contre la commercialisation des boissons alcoolisée a eu raison du gouvernement. Ces derniers jours, l'émir des salafistes a levé le ton, demandant aux citoyens d'empêcher la mise en application de la décision émanant du ministère du Commerce, portant libéralisation des boissons alcoolisées. Ne s'arrêtant pas là, l'«émir» de la mouvance salafiste a lancé un appel à l'ensemble des fidèles, les appelant à manifester dans la rue après la grande prière pour contester la décision du ministre du Commerce. Des médias privés proches du courant islamiste ont été pour beaucoup dans la mobilisation de la rue contre la décision du ministère du Commerce. L'éventuelle «machine arrière» est un grand revers pour la politique menée par le gouvernement. En parallèle, ce recul sera traduit par les islamistes comme une victoire, chose qui va sûrement donner des «ailes» à ces mouvements intégristes. Face à la passivité du gouvernement, Ali Belhadj, Abdelfattah Hamadache et consorts tenteront d'obtenir d'autre acquis aux dépens des lois de la République. En vérité, la campagne menée par les islamistes contre la libéralisation des boissons alcoolisées n'est qu'un prétexte. Ces derniers savent très bien que personne ne pourrait interdire la vente des boissons alcoolisées en Algérie. Des milliers d'Algériens s'adonnent à la vente et la consommation de ces produits au su et au vu de tous avant même la signature de la décision d'Amara Benyounès. Donc, l'ajournement ou la suspension définitive de la décision portant libéralisation de la vente des boissons alcoolisées n'aura aucun effet sur la commercialisation et n'aura aucun impact sur les consommateurs. Bien au contraire, elle encouragerait les faux commerçants de ces produits à s'enrichir sur le «dos» des caisses de l'Etat. Après avoir utilisé le prétexte de la bande de Ghaza pour sortir dans la rue, les Islamistes ont également réussi à défier le pouvoir en manifestant sans autorisation pur dire «non» au gaz de schiste. Ils ont également réussi à contraindre le Premier ministre à désavouer son ministre en lui demandant de sursoir à l'application portant libéralisation des boissons alcoolisées. Ces atouts au profit des islamistes, arrachés par la pression, les appels au meurtre et les incitations à la rébellion risquent d'affaiblir au futur les institutions de la République. Afin d'en savoir plus à ce sujet, nous avons tenté à plusieurs reprises de joindre un responsable au niveau du ministère du Commerce, en vain. Ils sont tous en réunion, nous a été répondu.