La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a insisté, hier à Tizi Ouzou, sur la nécessité, sinon l'urgence, d'engager des réformes, radicales et multisectorielles, pour en finir avec les politiques héritées du système unique, obsolète, à l'origine de ces régressions multiples et cette crise multidimensionnelle. «Le président de la République se doit d'honorer ses engagements de réforme, notamment s'agissant du projet de la réforme constitutionnelle, du nouveau découpage administratif et la réforme politique afin de rendre la parole au peuple qui doit décider de son destin», a-t-elle indiqué assurant que «la nouvelle Constitution devra consacrer la rupture avec le système du parti unique et l'indépendance des pouvoirs exécutif et judiciaire». S'exprimant lors d'un meeting animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Mme Hanoune a fait observer que «la gangrène est à l'intérieur des institutions de l'Etat, à tous les niveaux. «Un Etat parallèle et une diplomatie parallèle sont en train de se constituer», a relevé la secrétaire générale du PT comme pour souligner l'urgence de ces réformes. «L'édification d'institutions fortes et crédibles suggère une profonde révision de la Constitution», a insisté la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Hanoune. «Il s'agit, a-t-elle poursuivi, de créer la rupture avec le système unique, à l'origine du malaise national, conséquence de l'absence d'une véritable représentation politique depuis l'indépendance. Notre pays, a encore poursuivi Mme Hanoune, est confronté à de multiples défis «imposés de l'extérieur» et doit impérativement renforcer son front intérieur à travers notamment «la criminalisation de la fraude érigée en système depuis l'indépendance» et de plaider pour une profonde réforme politique consacrant la primauté de l'appareil législatif sur l'exécutif à même de permettre aux représentants du peuple, les élus, d'exercer pleinement leurs prérogatives, chacun à son niveau de responsabilité. Mme Hanoune a, en outre évoqué ce qu'elle a qualifié de «révocabilité» des élus par le peuple, y compris le président de la République, même à demi-mandat. Elle a également réaffirmé la position de sa formation politique au sujet de la question de tamazight, à savoir son officialisation mais aussi et surtout la mise en place d'un «secrétariat d'Etat» pour la promotion de cette langue, qui sera doté d'un budget conséquent, nécessaire pour la formation des enseignants, des chercheurs et des traducteurs. «La question de l'officialisation de tamazight concerne l'Etat à sa tête le président de la République», a-t-elle rappelé.