Des fissures sont apparues dans le camp de la rébellion au Yémen mais les Houthis, accusés de liens avec l'Iran, ont promis de se battre jusqu'au bout contre «l'agression sauvage» menée selon eux par l'Arabie Saoudite. 26 jours après le début de l'opération de la coalition arabo-sunnite, son aviation a frappé lundi une base de missiles à la sortie sud de la capitale Sanaa, provoquant de puissantes explosions dans des dépôts d'armes et de munitions, selon des témoins. Le site visé à Fajj Attan, une colline surplombant Sanaa, relève de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée yéménite resté fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui s'est allié aux Houthis. Aucun bilan de victimes n'était disponible de source indépendante. Coup sur coup dimanche, le commandement militaire de la plus vaste province du Yémen a annoncé le ralliement de 25 000 soldats au président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie Saoudite, et un parti jusqu'ici allié aux Houthis a déclaré soutenir l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu. Cependant, dans un discours télévisé, le jeune chef de la rébellion, Abdel Malek Al-Houthi, a affirmé que le «peuple yéménite ne cèdera jamais» face à «l'agression sauvage» menée selon lui par l'Arabie Saoudite qui poursuit des frappes aériennes depuis le 26 mars pour stopper l'avancée des Houthis dans le sud. Abdel Malek Al-Houthi, barbe bien taillée et portant le poignard traditionnel du Yémen à la ceinture, s'en est pris violemment à Ryad et a rejeté les accusations de soutien militaire iranien à ses combattants. Téhéran «n'a pas d'influence au Yémen», a-t-il assuré. L'Iran reconnaît apporter un appui aux Houthis, issus de la minorité zaïdite, mais nie leur fournir des armes. Lundi, le ministre yéménite des Affaires étrangères en exil a rejeté toute médiation de l'Iran dans le conflit et a évoqué l'idée d'un «Plan Marshall arabe» pour la reconstruction du pays une fois que la stabilité sera revenue.