Une fois de plus, les autorités marocaines ont réussi à faire tomber dans le piège leurs homologues algériennes inexpérimentées dans ce genre de «coups bas» visant à souiller l'image de l'adversaire en jouant sur la stratégie hypocrite de la victimisation. En effet, l'Algérie a-t-elle commis l'erreur d'accepter de recevoir un nombre important de supporters du Raja ? Même les responsables sportifs de l'Entente n'ont pas vu d'aussi inconvenant à ce sujet, le ministère de l'Intérieur aurait dû refuser cet état de fait par mesure de sécurité. Il est de même pour le wali et le chef de la sûreté de la wilaya de Sétif qui également auraient pu éviter ce»traquenard» en interdisant le déplacement des supporters marocains en Algérie. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, un grand nombre de pseudo-supporters dont la majorité était des»hooligans» ont été autorisés à rentrer en Algérie. Croyant effectivement à des sportifs, l'ensemble des mesures facilitant le séjour en Algérie ont été accordé à nos hôtes. Pour ne pas vexer les supporters de l'équipe du Raja, il n'a pas été procédé à la fouille à l'entrée du stade. Cet état de fait a permis aux fans du Raja d'introduire des fumigènes à l'intérieur du stade. Déçus par le deuxième but de l'entente de Sétif, la galerie marocaine a mitraillé la pelouse à l'aide de dizaines de ces bombes de fumée, interdites dans le stades par la fédération internationale de football (FIFA). Nous apprenons rien à personne, notamment les sportifs en rappelant que les fumigènes sont interdits dans les enceintes sportives pour des raisons de sécurité. Malgré cela, ces dispositifs permettant de fabriquer de la fumée sont introduits et utilisés par des groupes de supporters ultras dans les stades de football. Leur utilisation entraîne des sanctions financières pour les clubs responsables de supporters fautifs. Malgré le jet de ces fumigènes sur la pelouse, les forces de l'ordre ont reçu l'ordre de ne pas intervenir. Seuls les chercheurs de balles aidés par des agents du complexe du 8-Mai 45, procédaient à l'extinction de ces grenades brûlantes lancées à partir des tribunes réservées aux supporters du Raja. La situation s'est détériorée à la fin des tirs de penalty et la défaite de l'équipe marocaine par 4 buts à 1. Piqués de colère après l'élimination de leur club, les centaines de supporters du Raja ont alors commencé à mettre en exécution le plan qui leur a été dicté avant leur départ vers l'Algérie. Selon les responsables du stade, les supporters marocains se sont réciproquement échangé les tirs de fumigènes. La situation a commencé à dégénéré ce qui a contraint les forces de l'ordre de tenter d'évacuer les tribunes par les assaillants. C'est à ce moment-là, que des dizaines de projectiles et de bombes de fumigènes ont été lancés sur les têtes des éléments de forces de police. Agissant avec sagesse et professionnalisme, les éléments de forces de sécurité ont réussi à rétablir l'ordre. Cet état de fait intervient après que des milliers de supporters sétifiens ont quitté très tôt le complexe du 8-Mai 1945 se dirigeant vers le centre-ville pour fêter cette qualification dure mais méritée. Au niveau des services des urgences, nous avons appris que 20 blessés dont au moins 6 agents de police ont reçu des soins. A partir du Maroc, les donneurs d'ordre de ces incidents ont commencé par mener une campagne sans précédent à l'encontre de l'Algérie, accusant les forces de l'ordre d'avoir agressé les supportes marocains. Même les «prises de bec» qui ont eu lieu entre deux ou trois journalistes des deux camps ont été détournées en agression par la presse marocaine et les dirigeants du Raja. En somme, ce énième»incident» monté de toute pièce par des dirigeants marocains devrait normalement servir de leçon à nos décideurs et de ne pas tomber dans un futur piège.