Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé, hier, les éditeurs de presse à œuvrer pour l'amélioration des conditions de travail des journalistes. «J'ai un message aux éditeurs : qu'ils améliorent les conditions de travail des journalistes et, pourquoi pas, leurs conditions de vie», a déclaré le ministre sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le ministre a déploré que des professionnels de médias «vivent, dans certains cas, dans des conditions lamentables». Le ministre a indiqué avoir été approché, lors de ses sorties dans une quarantaine de wilayas, par des journalistes «ayant travaillé pendant 15 ans sans aucun contrat et avec un salaire ne dépassant pas les 15 000 DA». «Ils m'ont demandé d'intercéder auprès de leurs journaux (privés). Nous sommes en train de faire le nécessaire avec le ministère du Travail pour que les choses rentrent dans l'ordre», a-t-il souligné. M. Grine qui met, en évidence, dans le registre «des points positifs» du paysage médiatique national, l'existence d'un nombre important de publications, regrette, cependant, au chapitre des «points négatifs», un «manque de professionnalisme» dans certains organes de la presse nationale. Hamid Grine a plaidé, dans ce sens, pour une presse «professionnelle, développée et vertueuse», ajoutant que son département est en train de faire «le nécessaire pour y arriver le plus tôt possible». S'agissant du contenu des chaînes de télévision privées, le ministre a indiqué que celles-ci «ont été convoquées et que des lignes vertueuses leur ont été tracées», notant, dans ce sens, que «certaines de ces chaînes ont changé». Pour ce qui est de la base juridique de ces chaînes, le ministre a fait savoir que «seules cinq d'entre elles ont des bureaux accrédités et qu'une trentaine (de droit international) ne sont pas accréditées et qui versent parfois dans l'outrage». Interrogé sur le cas d'une chaîne privée, convoquée par l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), le ministre a nié toute action de censure. «Le président de l'ARAV a rappelé à l'ordre une chaîne, le directeur de la chaîne lui même s'est excusé. Il a reconnu qu'il y avait des dépassements. Je ne vois pas de censure», a-t-il soutenu. A propos de l'accréditation des journalistes exerçant pour des organes étrangers, le ministre de la Communication les a invités à «être professionnels» et à éviter «l'invective et les attaques». Pour ce qui est de la carte du journaliste professionnel, Grine a indiqué que son ministère a identifié jusqu'ici 2 600 journalistes, alors que leur nombre total varie entre 3 000 et 3 500. Il ajouté que «maintenant, nous pouvons aller aux élections pour élire le conseil de l'éthique et de la déontologie qui sera composé de 14 journalistes, lesquels seront chargés eux-mêmes d'assainir, sur le plan déontologique et éthique, la corporation, d'aller vers l'élection de la commission permanente de délivrance de la carte professionnelle et vers l'autorité de régulation de la presse écrite». Au sujet des classements qu'attribuent des organisations non gouvernemantales à l'Algérie en matière de liberté d'expression, le ministre a remis en cause la «crédibilité» de ces organisations. «Qui fait ce classement ? Ont-ils une crédibilité ?» s'est interrogé le ministre pour qui ce classement «se fait sur la base du lobbying et de réseaux». Par ailleurs, le ministre a indiqué que la loi sur la publicité est «fin prête» et que la date de sa présentation à l'APN «ne dépend pas du ministère de la Communication».