Les marines russes et chinoises vont tenir un exercice conjoint dans la mer Méditerranée à la mi-mai. Un total de neuf navires de guerre des deux pays doivent y participer, a dit Pékin. «L'objectif est d'approfondir notre coopération amicale et pratique, et augmenter la capacités des forces navales de nos deux pays à traiter conjointement des menaces de sécurité maritime», a déclaré, aujourd'hui, le porte-parole du ministère chinois de la Défense Geng Yansheng dans un briefing mensuel. «Ce qu'il faut dire, c'est que ces exercices ne visent pas une tierce partie et n'ont rien à voir avec la situation régionale» , a-t-il ajouté, en disant que la marine chinoise contribuait actuellement à une mission anti-piraterie dans le golfe d'Aden . Pourtant, de tels exercices en Méditerranée sont une première dans cette région ; ils montrent clairement que les principaux ennemis des Etats-Unis considèrent – à juste titre – l'hyper puissance US pour des prunes. Trois têtes à abattre Au vu des bouleversements vertigineux qui secouent la scène internationale dans les différentes parties du monde, il ressort que le Pentagone fait de l'Otan son cheval de bataille. Selon certains observateurs, «la guerre prolongée du Pentagone dresse l'Otan contre la Chine, la Russie et l'Iran». Peu importe l'aboutissement des négociations sur le nucléaire cet été, tant que Téhéran préconisera la coopération plutôt que la confrontation, l'Iran est appelé à demeurer, avec la Russie, une cible géostratégique clé pour les Etats-Unis. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a beau essayer d'en faire fi, il n'en demeure pas moins que la vente de systèmes antimissiles S-300 à l'Iran par la Russie change complètement la donne, et ce, même si aux dires des militaires iraniens, le Bavar 373, le système antimissiles Made in Iran, serait plus efficace que le S-300. Trio de choc Si les Etats-Unis et leurs alliés européens veulent vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, le trio sino-russo-iranienne, ne semble pas prêt à se laisser faire ; car le début d'une coalition opposée à l'Otan semble se dessiner à Moscou. La conférence de Moscou sur la sécurité internationale, en avril, a été une occasion de faire savoir aux Etats-Unis et à l'Otan que d'autres puissances mondiales ne les laisseront pas faire comme ils l'entendent. Le thème portait sur les efforts communs de la Chine, de l'Inde, de la Russie et de l'Iran contre l'expansion de l'Otan, renforcés par des projets de pourparlers militaires tripartites entre Pékin, Moscou et Téhéran. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères Lavrov a rappelé que les possibilités d'un dangereux conflit mondial allaient croissant en raison de l'absence de préoccupation, de la part des Etats-Unis et de l'Otan, pour la sécurité des autres et l'absence de dialogue constructif. Dans son argumentation, Lavrov a cité le président américain Franklin Roosevelt, qui a dit: «Il n'y a pas de juste milieu ici. Nous aurons à prendre la responsabilité de la collaboration mondiale, ou nous aurons à porter la responsabilité d'un autre conflit mondial.»