Les rebelles chiites houthis ont été repoussés lundi par les milices sunnites de la plus grande partie de la ville de Dalea, dans le sud du Yémen, essuyant ainsi leur premier revers important en deux mois de guerre civile. Dalea, qui compte environ 90 000 habitants, était un bastion des sécessionnistes du sud avant que les Houthis ne prennent le contrôle de la ville en mars, après s'être emparés de la capitale Sanaa, située dans le nord, en septembre dernier. Ils ont renversé le président Abd-Rabbou Mansour Hadi pour ensuite pousser vers le centre et le sud du pays. Après deux mois de combats qui ont détruit une grande partie de Dalea, les combattants sunnites ont renversé la vapeur lundi en s'emparant d'une base militaire importante et du siège local des services de sécurité. Douze combattants sunnites et 40 rebelles houthis ont été tués, apprend-on auprès des milices et des habitants. «Dans d'intenses combats qui ont duré de l'aube à cet après-midi, la résistance du sud a réussi à nettoyer notre ville des éléments houthis», a déclaré un milicien de la ligne de front. Les forces présentes à Dalea ont été appuyées par des semaines de frappes aériennes de l'Arabie saoudite et de ses alliés sur les positions houthies ainsi que par une intensification des largages d'armes ces derniers jours, indiquent des témoins. La coalition arabe sous conduite saoudienne mène des raids aériens contre les Houthis et contre leurs alliés depuis le 26 mars. L'Arabie Saoudite et les autres pays sunnites du Golfe craignent qu'une victoire totale des Houthis au Yémen ne permette à l'Iran, allié des miliciens chiites yéménites, de prendre pied dans la péninsule arabique.