Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, hier à Rome, qu'«aujourd'hui, on peut affirmer que tout favorise nos deux pays à avoir une relation mutuellement avantageuse, confortée par la proximité géographique, l'ancrage méditerranéen et le destin commun», a déclaré M. Sellal à l'ouverture de la 3e réunion de haut niveau algéro-italienne. M. Sellal a entamé, hier, une visite de travail en Italie à l'invitation du président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi. Le Premier ministre a ajouté que cette visite s'inscrivait dans «une tradition bilatérale de dialogue fructueux en vue d'édifier un partenariat stratégique renforcé au bénéfice de nos peuples», précisant qu'elle «témoigne, également, de la volonté commune de poursuivre la concertation sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun». M. Sellal a rappelé, dans ce cadre, que la première visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, effectuée dans un pays occidental, a été réservée à l'Italie en novembre 1999, pour lui «exprimer la reconnaissance de l'Algérie pour son précieux soutien durant la période difficile qu'elle a traversée dans sa lutte contre le terrorisme». Cette visite se voulait, aussi, a-t-il ajouté, «comme un point de départ d'un processus de consolidation continue de la relation algéro-italienne, couronné par la signature, en janvier 2003 à Alger, du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération». Le Premier ministre a souligné que depuis le dernier sommet tenu à Alger, en novembre 2012, «la coopération entre l'Algérie et l'Italie a connu des progrès appréciables qu'il me plaît de relever ici avec satisfaction». «La présente réunion permettra, grâce aux accords que nous allons signer, d'amplifier davantage notre partenariat stratégique en lui conférant un agenda substantiel articulé autour d'objectifs prioritaires de développement», a-t-il soutenu. Il a relevé qu'au plan du dialogue politique, les multiples visites ministérielles concrétisées au cours de l'année écoulée, ont concerné des secteurs d'importance tels que les affaires étrangères, l'agriculture, l'industrie, la défense et le développement économique. Pour une relation «mutuellement avantageuse» Pour M. Sellal, ces visites et rencontres attestent de manière «forte» de «l'excellence» des relations algéro-italiennes et de l'engagement «résolu» à la poursuivre par le moyens «appropriés, décidés d'un commun accord». Il a indiqué, dans ce sens, que la mise en place du Comité de suivi, en tant que mécanisme institutionnel permanent de coopération, permettait «incontestablement de valoriser favorablement le potentiel de coopération des deux pays». M. Sellal a ajouté, dans cette optique, que «la feuille de route, dont nous sommes convenus du principe, cible judicieusement les secteurs stratégiques de notre coopération à savoir l'énergie, les infrastructures et les PME/PMI». «C'est donc là une opportunité qui s'offre pour la création de nouveaux axes de coopération appelés à devenir les points d'appui et les segments porteurs pour une relation économiquement dense entre l'Algérie et l'Italie», a-t-il souligné. M. Sellal a soutenu que «la volonté politique partagée et l'ambition conjuguée de nos gouvernements constituent un facteur d'impulsion décisif pour le raffermissement de nos relations bilatérales». «C'est ce socle politique, à la consolidation duquel nous oeuvrons inlassablement qui permettra à notre relation d'être à la hauteur des promesses de son potentiel de coopération et d'échanges», a souligné le Premier ministre. Au plan des échanges commerciaux, dont le volume a quadruplé, l'Italie se place désormais parmi les premiers partenaires de l'Algérie, a-t-il encore relevé, ajoutant que «nous sommes confiants dans l'accroissement de ces échanges aux plans quantitatif et qualitatif dans une perspective de partenariat gagnant-gagnant». Dans le domaine industriel, M. Sellal a relevé que la coopération «s'est amplifiée de manière remarquable» à travers la présence «accrue» d'entreprises italiennes en Algérie dans divers secteurs tels que l'énergie, les Ressources en eau, les travaux publics, les infrastructures, les transports et la PME-PMI. «Je voudrais saisir cette occasion pour rappeler que le projet du gazoduc Galsi, pour lequel les deux pays ont constamment réaffirmé l'attachement à sa réalisation, revêt une importance primordiale en ce qu'il a la capacité de contribuer à assurer la sécurité d'approvisionnement à l'Italie et à l'Europe et de favoriser le développement de nouveaux partenariats dans le secteur de la pétrochimie», a souligné le Premier ministre. Il a ajouté qu'«aujourd'hui, il demeure encore des domaines synergiques de coopération et de complémentarité, dont nous n'avons pas encore exploité toutes les possibilités, au regard de l'attractivité du marché algérien et des nombreuses opportunités d'investissement qu'il offre». Il a appelé les partenaires de l'Algérie à «faire preuve d'audace et d'implication en tirant pleinement avantage des garanties inhérentes aux accords bilatéraux et à l'Accord d'association avec l'Union européenne et ce, afin de saisir les multiples opportunités que recèle, par son ampleur de développement et de modernisation, l'ambitieux plan quinquennal acté par l'Algérie pour la période 2015-2019». Identité de vue sur les problèmes de la région Au plan culturel, M. Sellal a appelé également à la poursuite de la coopération concernant notamment la préservation du patrimoine comme vecteur de compréhension et de rapprochement des peuples, ajoutant que l'Algérie «saura compter sur l'expertise universellement reconnue de l'Italie dans ce domaine, l'Italie dont on dit qu'elle est la mère du patrimoine». Dans le domaine de la circulation des personnes, où des évolutions «positives» ont été enregistrées avec d'autres pays européens, M. Sellal a réitéré le souhait que les discussions engagées entre les deux pays «puissent aboutir rapidement à un accord qui sied aux relations entre les deux peuples qui s'apprécient et se respectent mutuellement». Il a ajouté que l'Algérie continuait à prendre «toutes les mesures pour lutter efficacement contre l'émigration clandestine et ce, dans le respect des valeurs humaines». M. Sellal a exprimé, par ailleurs, son «entière satisfaction» quant à la coopération développée entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme, tout en soulignant «l'excellence» des travaux du groupe de contact bilatéral de haut niveau algéro-italien institué à cet effet. Le premier ministre s'est félicité, en outre, de «l'identité de vues» sur les problèmes que connaît la région et «particulièrement» l'évolution de la situation en Libye «où nous devons continuer à œuvrer, par le dialogue politique inclusif, au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays frère et ami».