Le roi du Maroc a engagé son trône sur la question du Sahara Occidental. Aussi se cacherait-il derrière des manœuvres dilatoires pour empêcher la tenue d'un référendum dans le cas où il percevrait que les rapports d'opinion ne seraient pas en faveur de sa politique actuelle. Dans le cas hautement improbable où le Conseil de sécurité imposerait un référendum d'autodétermination et dans le cas aussi où celui-ci rejetterait la marocanité du Sahara, il est certain que le roi ne s'opposera pas aux implications des résultats du scrutin. Le Front Polisario également ne reviendra jamais sur son objectif d'obtenir par voie référendaire ou d'arracher par la force son droit à l'autodétermination. Quant à l'Algérie, il lui est impossible de marchander ses principes. Voilà donc tous les ingrédients réunis pour la reprise des hostilités entre le Polisario et le Maroc. Certainement, le Maroc s'y attendrait-il et a-t-il dû prendre les mesures nécessaires pour cela. Le Maroc a érigé depuis longtemps des murailles de sable autour du territoire qu'il occupe. Peut-être les stratèges du Polisario ont-ils eux aussi prévu des méthodes de lutte qui permettraient de contourner ces murs. De toute façon, le Polisario ne pourra jamais écraser les forces armées marocaines. Cela fait déjà 39 années que l'impasse dure, que le projet de nation sahraouie est mis entre parenthèses, que la paix n'est pas entrevue même de très loin. Cela fait également longtemps qu'un calme relatif règne dans la région. Ce calme peut être rompu, mais probablement, il n'y aura ni vainqueur ni vaincu et la situation de déni du droit du peuple sahraoui va encore durer longtemps. Très longtemps.