C'est très difficile de réhabiliter les anciennes entreprises algériennes dissoutes dans les années 1990 afin de pouvoir réparer l'outil national et le préparer une fois pour toute à la concurrence internationale qui est d'ores et déjà très avancée et rude. Certainement en Algérie, le secteur de l'industrie du textile souffre d'une faible production et d'un bon savoir-faire sachant que nos sociétés détiennent 10 % des parts du marché algérien de la confection estimé à 2 milliards de dollars. Le marché qui, d'après des économistes, représente environ 400 millions de mètres linéaires soit 2 milliards de dollars en termes de valeur tandis que l'essentiel des besoins de l'Algérie en matière de textiles est importé en devises à prix fort. Le gouvernement devrait songer à récupérer certains marchés détenus par des entreprises étrangères en Algérie pour en réduire la facture des importations et surtout donner la marque made in Algéria. Or, l'adhésion de la Chine à L'OMC et le démantèlement de l'accord sur les textiles et vêtements avait modifié la configuration du marché mondial de la confection et de la bonneterie permettant à la Chine de bénéficier de la clause de nation la plus favorisée auprès des pays adhérents à l'OMC. Au cours de la dernière décennie, le marché mondial des produits du textile et l'habillement avaient évolué sur plusieurs plans soit sur le plan technique et des matériaux utilisés, sur la façade des goûts des consommateurs ou alors sur l'emprise des marques sur le marché et de son corollaire, la contrefaçon. Les phénomènes de marques et de mode s'imposent à l'ensemble des marchés et l'isolement provoque une faiblesse comme celui du secteur textile algérien, constate-t-on. L'Algérie s'était fermée les portes de l'exportation de produits textiles avec un petit chiffre de 3,2 millions de dollars en 2002 par rapport à celles de la Tunisie et du Maroc qui étaient de 6,8 milliards de dollars pour la même année. L'Etat algérien veut soutenir les industries lourdes Certainement le gouvernement algérien a pris la décision de soutenir les industries lourdes dont le textile afin de pouvoir augmenter les parts de la production nationale à 25 %. Les entreprises du secteur avaient bénéficié de crédits bancaires estimés à 23,5 milliards de DA et le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait opté un plan d'assainissement du secteur en approuvant la transformation des sociétés publiques du textile en deux grandes entreprises, l'une qui regroupe sept sociétés, détenue par le ministère de la Défense avec un capital de 60% qui est une société publique des chaussures et d'habillement et l'autre à 40% qui est la Société de gestion des participations des industries de transformation de produits (tenues militaires) et ceux des autres corps de l'Etat . Dans cette vision, il faut souligner que le secteur regroupe 23 entreprises relevant du groupe des industries textiles comprenant 5 filières : les habillements et chaussures, la laine, le coton, la soie et les tissus industriels pour un chiffre d'affaires de 10 milliards de DA et une main-d'œuvre de 8 141 travailleurs. Une redynamisation du secteur en question qui est nécessaire devrait passer par un plan des relations avec des partenaires nouveaux pour fixer une production sous licence, sous-traitance et processing ou alors par la création des centres techniques du textile pouvant former la nouvelle génération. En effet, par manque d'un bon savoir- faire technique dans cette filière économique, le dernier rapport de l'Office national des statistiques (ONS) sur l'évolution de la production industrielle indique que durant les neufs premiers mois 2013, la production industrielle dans le secteur des textiles a enregistré une baisse de 1,1% alors qu'en 2012, la filière avait enregistré une baisse de 12,7% en termes de production contre 13% en 2011 et pendant les années 1990, le secteur avait connu une situation critique avec la fermeture d'une vingtaine d'entreprises, et une perte d'emplois évaluée à 150 000 dans le privé et 30 000 dans le secteur public. En 2011, un plan de sauvetage, doté de 135 milliards de dinars soit 2 milliards de dollars avait été lancé pour assainir totalement les dettes des entreprises du secteur. Dans le cadre de ce plan, le secteur du textile avait bénéficié d'un assainissement financier estimé à 62 milliards de dinars, permettant la couverture du déficit bancaire et des dettes d'investissement qui étaient de l'ordre de 62 milliards de DA, informe-t-on. A ce titre, il est important de signaler que l'Entreprise nationale des textiles de la wilaya de Tlemcen ex-Sonitex qui demeure importante dans le domaine, possède une capacité de production de 959 tonnes en filature, 2 241 tonnes en tissage et 2 518 tonnes pour le finissage. C'est une production variée dont le bleu du travail, gabardine, satin, parka et jean. le complexe a réalisé en 2011 un chiffre d'affaire de plus de 70 milliards de dinars et un contrat de 54 milliards de centimes a été signé avec l'armée, soit 50% de la production de 2012. Celui-ci importe annuellement, pour 40 milliards de centimes, 900 tonnes de coton et 350 tonnes de polyester et exporte 100 000 mètres linéaires de toile de jean vers l'Europe, apprend-on.