Le message était fort, même très fort, pour remettre les pendules à l'heure d'une Algérie qui se réveille une énième fois. L'intervention de Sellal mercredi matin lors de l'inauguration des travaux de la dix-septième session de la tripartite fut des plus claires : «Je prétends qu'il n'y a qu'une seule voie pour atteindre ces objectifs : la croissance et la foi dans le génie des Algériens, notamment les jeunes. Tous nos efforts et nos capacités sont orientés vers la réunion des conditions d'émergence d'une base productive et industrielle nationale moderne et compétitive à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise qu'elle soit publique ou privée.» Le Premier ministre avait inspecté deux cimenteries qui créeraient 1 000 emplois directs et 3 500 indirects. Leur coûts sont estimés à 30 milliards et 15 milliards de dinars. Ces deux cimenteries se trouvent l'une à Djemoura et l'autre à Branis. Elles fourniront près de 3,7 millions de tonnes de ciment. Celle de Djemoura est une propriété commune entre un investisseur privé algérien et l'entreprise française Lafarge (51/49%). Elle portera la dénomination de Cilas. La seconde qui est à Branis est baptisée «Biskria». Nos interlocuteurs sont unanimes à dire que la perle des Oasis est dotée d'une «baraka» ils rappellent à celui qui veut les entendre que tout ce qui est planté ou implanté dans la région de Biskra est condamné à réussir. Ils agrémentent avec beaucoup d'exemples et l'essor de l'agriculture en est la preuve, Biskra fournit à elle seule plus de 20% de produits maraîchers. L'Algérie importe encore du ciment : près de 4,46 millions de tonnes. Cela vaut beaucoup d'argent. Ces deux nouvelles cimenteries sont un signe étudié et fort. Ce ne sont pas des biscuiteries ou autres magasins de manufacture quelconque. Elles sont génératrices d'emplois et de richesses. Ces décisions sont porteuses de messages et d'affirmation de nouvelles décisions rentrant dans le cadre de la souveraineté nationale et du compter sur soi d'abord. Les exemples ne manquent, sur la base des dernières sorties du gouvernement, pour ne citer que la sidérurgie avec les complexes d'El-Hadjar et Bellara. Avec la mise en branle de toutes les cimenteries du pays, qu'elles soient privées ou publiques, et surtout le redémarrage du projet de la cimenterie d'Oued S'dar de Djelfa, qui produira à elle seule six millions de tonnes de ciment et 3 millions de clinkers (produit semi-fini du ciment) qui permettra aux autres cimenteries de produire du ciment. Cette démarche procurera aux Oasiens des emplois stables ; ils accèderont à un niveau de vie appréciable. Il sera possible aux cimenteries algériennes d'exporter le surplus. Les entreprises de ce secteur seront compétitives du fait que le coût de la main d'œuvre est faible et le coût de l'énergie aussi. Quant à l'extraction des agrégats, le prix de revient est presque en quantité epsilon. Quel que soit «x», les excédents seront compétitifs et il y aura des exportations de ciment pour inverser la balance. Pour ce, des dispositions sont prises pour que les établissements financiers accompagnent les entrepreneurs et les porteurs de projets. Faudrait-il que les banquiers jouent le jeu ! Les agriculteurs ont été programmés pour une collation avec le Premier ministre en fin de journée. C'est le même contenu de son intervention durant la matinale avec une adaptation aux us et coutumes locales.