Fils d'un grand moudjahid qui a fait quatre années de prison entre Lambèse et El-Harrach, je tiens à me recueillir à la veille du 1er novembre 2015, à la mémoire de nos valeureux martyrs qui nous ont permis de vivre dans une Algérie libre. Je tiens à remercier Amar Ghoul, président du parti «Taj» de l'aimable invitation. Je tiens pour éviter toute mauvaise interprétation de ma présence que je suis non partisan, que j'ai toujours milité pour un large front national sans exclusive, surtout en ces moments difficiles. L'Algérie ayant besoin de rassembler tous ses enfants tenant compte de leurs différentes sensibilités, source d'enrichissement mutuel. J'ai dans un lointain passé eu à diriger pour le bureau politique et le comité central du FLN, le dossier du secteur privé entre 1979 et 1980, comme récemment j'ai accepté l'invitation du parti du FFS et que j''accepterai toutes les invitations soit des partis du pouvoir FLN - RND ou ceux de l'opposition à condition que cela concerne mon humble expertise pour des débats productifs au profit exclusif de l'Algérie. J'ai eu des débats contradictoires avec feu Cheikh Mahfoud Nahnah et feu Hachemi Cherif dont j'ai eu toujours un profond respect. Mon objectif est de relater ma modeste expérience puisque j'ai eu à exercer en tant que praticien de l'économie pendant plus de 40 ans mais restant avant tout professeur des universités et membre de plusieurs organisations mondiales, d'importantes fonctions de responsabilités tant sous la période de feu président Boumediene, du feu président Chadli, du président Liamine Zeroual et que sous la période du président Abdelaziz Bouteflika dont je lui souhaite une bonne santé, devant respecter avant tout les institutions. Tout ce qui a été fait depuis l'indépendance politique n'est pas totalement négatif et donc évitons cette vision de sinistrose : combien de cadres avions-nous en 1963 et comment vivez les Algériens ? Mais également beaucoup d'insuffisances car force est de constater qu'après plus de 50 années d'indépendance l'économie algérienne reste fondamentalement une économie rentière. Ce qui m'amène à ma problématique. 1.-Au préalable je fais trois constats à partir d'indicateurs. Premièrement, la politique socio-économique depuis l'indépendance politique rentrant dans le cadre du programme de Tripoli a été menée exclusivement par l'Etat avec plusieurs variantes de 1965 à 1979 avec une orientation exclusive vers l'investissement productif. Celle-ci s'est effectuée autour de l'Etat omniprésent sur l'ensemble du cycle: planification, financement, réalisation de l'investissement et production. -De 1980 à 1990 orientée essentiellement vers les infrastructures BTPH et les activités commerciales. De1991 à 2000 du fait de la situation particulière qu'a connue l'Algérie avec l'avènement du terrorisme et la cessation de paiement on ne peut à proprement parler de politique de développement mais avec la cessation de paiement des ajustements macro-économiques et macro sociaux extrêmement douloureux du fait des exigences du FMI. Et de 2000 à 2015 du fait que la demande sociale a été compressée et des destructions massives entre 1990-2000, une politique orientée essentiellement vers les infrastructures. Deuxièmement, paradoxalement, les paramètres macro-économiques de l'Algérie apparaissent comme positifs mais éphémères sans réformes structurelles. Car Les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macro-économie sous contrôle relatif fonction des aléas de la rente des hydrocarbures qui représente 97/98% des exportations totales. C'est que l'Algérie tente difficilement sa transition d'une économie publique vers une économie plus libérale. Mais -le comportement actuel est de type «semi-rentier» et ne recherche pas la réforme en profondeur de l'économie. -La rente pétrolière génère plusieurs effets pervers de l'économie à son seul profit, ce qui renforce encore davantage la monoculture énergétique du pays. L'économie algérienne reste donc encore une économie essentiellement publique devant dé diaboliser le secteur privé local et international supposant une mutation culturelle. Car l'héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie et les pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité de l'entreprise publique. L'industrie publique est largement obsolète et concentre des pertes totales malgré des assainissements répétés nécessitant sa restructuration et sa modernisation. Si les ressources du pays sont significatives, elles sont basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés de changement. En dépit de certaines réformes timides –paradoxe plus le cours des hydrocarbures est faible plus on ressent le besoin de réformes, et ralentit lorsque le cours est élevé qui fait que le salaire au sein certaines branches est déconnecté de la productivité du travail avec la dominance des emplois rentes et des fonctionnaires. D'une manière générale, les entreprises privées sont présentes surtout dans le secteur des services avec prédominance du commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteur manufacturier traditionnel. Excepté les hydrocarbures, de certains segments des télécommunications, de quelques sociétés mixtes, le secteur étranger productif est marginal. Paradoxalement, l'Algérie fait alors massivement appel à l'assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu'elle les encadre dans le cadre de la règle des 49/51% instaurée par la loi de Finances 2009, généralisée aux banques en 2010. Troisièmement, la gestion actuelle du commerce extérieur, héritée du système passé entrave le fonctionnement de l'industrie, y compris à l'exportation. On décèle plusieurs facteurs bloquants. Le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l'ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l'entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci. Ceci est probablement aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et non adapté à une économie moderne. Le modèle à dominance étatique à taux d'intégration verticale élevé va à l'opposé des nouvelles mutations mondiales. -Les lourdeurs bureaucratiques (délais de négociation et de mise en place) et l'incertitude juridique (taux douaniers, fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l'image d'un marché difficile et fermé, isolant l'Algérie des nouvelles mutations mondiales. L'objectif de protection de l'industrie naissante a généré une gestion bureaucratique des procédures d'importation qui est devenu un terreau pour de nombreuses pratiques non conformes. -l'OMC représente 97% du commerce mondial et plus e 85% de la population mondiale après l'adhésion de la Russie et de l'Arabie Saoudite, l'Algérie pouvant profiter des accords de Doha qui prévoit une période de transition pour mettre à niveau son potentiel économique. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC serait un signal fort pour simplifier ce système obsolète mais les habitudes prises ont généré des monopoles lucratifs et puissants qui seront lents à disparaître ou à contourner. Les formalités de contrôle des changes restent encore largement interprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de la puissance de son rôle de contrôleur. -Concernant l'investissement étranger, les multinationales recherchent classiquement des avantages comparatifs pour produire de façon compétitive pour un marché local solvable mais aussi vers un marché régional et/ou mondial, en intégrant leurs capacités commerciales et productives, d'où l'importance de l'intégration du Maghreb pont entre l'Europe et l'Afrique où l'Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. 2.-Cela explique un climat des affaires bloquant les initiatives créatrices. Concernant justement le climat des affaires en Algérie nous avons deux rapports récents. Le bilan pour l'Algérie est très loin des potentialités du pays et elles sont énormes renvoyant au mode de gouvernance devant éviter de pointer toujours l'ennemi, l'extérieur. Celui de Word Economic Forum et le rapport «Doing Business» de la banque mondiale. Pour le premier rapport le classement annuel 2015/2016 concerne 140 Etats qui est paru le 30 septembre 2015 à Genève, concernant les contraintes du milieu des affaires et l'efficacité économique dans le monde. L'Algérie a perdu 8 points, passant du 79e au 87e rang sur un total de 140 pays. L'efficacité des institutions le classement est de 99e ; -l'efficacité du marché des biens 134e, -l'efficacité du marché financier 135e, -l'efficacité du marché dut travail 135e, -l'efficacité de l'innovation technologique 126e. Par ailleurs, l'assureur international Credendo dans sa note datant du 02 octobre 2015 dont les notes et rapports sont considérés comme une référence mondiale par les investisseurs internationaux, vient de dégrader l'Algérie dans la catégorie C, à savoir la catégorie des pays présentant le risque commercial le plus élevé (sur une échelle allant de A à C), pouvant décourager les investisseurs étrangers à venir en Algérie, la raison invoquée étant une dépréciation d'environ 30 % du dinar algérien par rapport au dollar, l'économie algérienne demeure dominée par l'Etat avec la règle 49/51% et s'avère encore déficiente en matière d'efficacité économique. Concernant le second rapport, dans l'édition 2016 du «Doing Business», paru le 27 octobre 2015, l'Algérie perd 9 places passant de la 154e à la 163e position sur un total de 189 pays, contre 115e en 2008 et 163e en 2015. A titre d'exemple, pour l'accès à l'information sur le financement (crédit), l'Algérie est classée 174e ; pour obtenir un permis de construire,( classement 122e) il faut en Algérie selon la Banque mondiale 17 procédures et un temps d'attente de 204 jours, entraînant un surcoût de 0,9% du coût global du projet. Pour le raccordement au réseau électrique, il faut 5 démarches administratives, 180 jours avec toujours des surcoûts. Pour l'environnement juridique dont « l'exécution des contrats » et la résolution des litiges contractuels, il faut en moyenne 630 jours avec un coût équivalent à 19,9% de la valeur du contrat. Pour enregistrer d'un transfert de propriété, mesurant l'efficacité de l'administration foncière, il faut 10 procédures distinctes et 55 jours, soit plus de 7% de valeur de la propriété, l'Algérie étant classée à la 163e place , tandis que la Tunisie est 86e et le Maroc 76e. Pour la protection de l'investissement lié à la liberté d'entreprendre, l'Algérie est classée à la 174e place sur 189 pays. Concernant le commerce transfrontalier donc les procédures pour les importations et exportations, l'Algérie est classée 176e toujours avec des surcoûts exorbitants 267 heures et 1 000 dollars nécessaires pour réaliser une opération d'exportation, entre la mise en conformité documentaire et pour les importations, il faut compter 576 heures avec 866 dollars pour le même type de procédure. 3.-D'une manière générale il s'agit de replacer l'économie algérienne par rapport aux mutations énergétiques mondiales. Le cours du WIT fluctue depuis juin 2015 dans une moyenne entre 44/48 dollars, le Brent 47/52 dollars. Entre le 30 octobre et la matinée du 31/10/2015, le cours du Wit est coté 46,40 dollars et le le Brent à 49,46 dollars avec un cours dollar euro de 1,10. Paradoxalement, l'Algérie fait alors massivement appel à l'assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu'elle les encadre dans le cadre de la règle des 49/51% instaurée par la loi de Finances 2009, généralisée aux banques en 2010. Troisièmement, la gestion actuelle du commerce extérieur, héritée du système passé entrave le fonctionnement de l'industrie, y compris à l'exportation. On décèle plusieurs facteurs bloquants. Le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l'ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l'entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci. Ceci est probablement aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et non adapté à une économie moderne. Le modèle à dominance étatique à taux d'intégration verticale élevé va à l'opposé des nouvelles mutations mondiales. -Les lourdeurs bureaucratiques (délais de négociation et de mise en place) et l'incertitude juridique (taux douaniers, fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l'image d'un marché difficile et fermé, isolant l'Algérie des nouvelles mutations mondiales. L'objectif de protection de l'industrie naissante a généré une gestion bureaucratique des procédures d'importation qui est devenu un terreau pour de nombreuses pratiques non conformes. -l'OMC représente 97% du commerce mondial et plus de 85% de la population mondiale après l'adhésion de la Russie et de l'Arabie Saoudite, l'Algérie pouvant profiter des accords de Doha qui prévoit une période de transition pour mettre à niveau son potentiel économique. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC serait un signal fort pour simplifier ce système obsolète mais les habitudes prises ont généré des monopoles lucratifs et puissants qui seront lents à disparaître ou à contourner. Les formalités de contrôle des changes restent encore largement interprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de la puissance de son rôle de contrôleur. -Concernant l'investissement étranger, les multinationales recherchent classiquement des avantages comparatifs pour produire de façon compétitive pour un marché local solvable mais aussi vers un marché régional et/ou mondial, en intégrant leurs capacités commerciales et productives, d'où l'importance de l'intégration du Maghreb pont entre l'Europe et l'Afrique où l'Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. 2.-Cela explique un climat des affaires bloquant les initiatives créatrices. Concernant justement le climat des affaires en Algérie nous avons deux rapports récents. Le bilan pour l'Algérie est très loin des potentialités du pays et elles sont énormes renvoyant au mode de gouvernance devant éviter de pointer toujours l'ennemi, l'extérieur. Celui de Word Economic Forum et le rapport «Doing Business» de la banque mondiale. Pour le premier rapport le classement annuel 2015/2016 concerne 140 Etats qui est paru le 30 septembre 2015 à Genève, concernant les contraintes du milieu des affaires et l'efficacité économique dans le monde. L'Algérie a perdu 8 points, passant du 79e au 87e rang sur un total de 140 pays. L'efficacité des institutions le classement est de 99e ; -l'efficacité du marché des biens 134e, -l'efficacité du marché financier 135e, -l'efficacité du marché dut travail 135e, -l'efficacité de l'innovation technologique 126e. Par ailleurs, l'assureur international Credendo dans sa note datant du 02 octobre 2015 dont les notes et rapports sont considérés comme une référence mondiale par les investisseurs internationaux, vient de dégrader l'Algérie dans la catégorie C, à savoir la catégorie des pays présentant le risque commercial le plus élevée (sur une échelle allant de A à C), pouvant décourager les investisseurs étrangers à venir en Algérie, la raison invoquée étant une dépréciation d'environ 30 % du dinar algérien par rapport au dollar, l'économie algérienne demeure dominée par l'Etat avec la règle 49/51% et s'avère encore déficiente en matière d'efficacité économique. Concernant le second rapport, dans l'édition 2016 du «Doing Business», paru le 27 octobre 2015 , l'Algérie perd 9 places passant de la 154e à la 163e position sur un total de 189 pays, contre 115e en 2008 et 163e en 2015. A titre d'exemple, pour l''accès à l'information sur le financement (crédit), l'Algérie est classée 174e ; pour obtenir un permis de construire,( classement 122e) il faut en Algérie selon la Banque mondiale 17 procédures et un temps d'attente de 204 jours, entraînant un surcoût de 0,9% du coût global du projet. Pour le raccordement au réseau électrique, il faut 5 démarches administratives, 180 jours avec toujours des surcoûts. Pour l'environnement juridique dont « l'exécution des contrats » et la résolution des litiges contractuels, il faut en moyenne 630 jours avec un coût équivalent à 19,9% de la valeur du contrat. Pour enregistrer d'un transfert de propriété, mesurant l'efficacité de l'administration foncière, il faut 10 procédures distinctes et 55 jours, soit plus de 7% de valeur de la propriété, l'Algérie étant classée à la 163e place , tandis que la Tunisie est 86e et le Maroc 76e. Pour la protection de l'investissement lié à la liberté d'entreprendre, l'Algérie est classée à la 174e place sur 189 pays. Concernant le commerce transfrontalier donc les procédures pour les importations et exportations, l'Algérie est classée 176e toujours avec des surcoûts exorbitants 267 heures et 1 000 dollars nécessaires pour réaliser une opération d'exportation, entre la mise en conformité documentaire et pour les importations, il faut compter 576 heures avec 866 dollars pour le même type de procédure. 3.-D'une manière générale il s'agit de replacer l'économie algérienne par rapport aux mutations énergétiques mondiales. Le cours du Wit fluctue depuis juin 2015 dans une moyenne entre 44/48 dollars, le Brent 47/52 dollars. Entre le 30 octobre et la matinée du 31/10/2015, le cours du Wit est coté 46,40 dollars et le le Brent à 49,46 dollars avec un cours dollar euro de 1,10. (Suite et fin)