Depuis son installation à la tête de la wilaya le 16 aout dernier, le wali de Annaba Youcef Cherfa multiplie les rappels à l'ordre à l'adresse de ses proches collaborateurs membres de son exécutif. Défaillants dans la matérialisation des projets socioéconomiques qui leur sont confiés, les chefs d'entreprises sont aussi pointés du doigt. Ils sont mis en demeure de respecter les délais de réalisation sous peine de résiliation des marchés et leur radiation de la liste des entreprises à solliciter par les services de la wilaya. Cela a été le cas jeudi dernier dans la daïra territorialement compétente sur les communes d'El Hadjar et Sidi Amar. Le ton du directeur de l'exécutif est beaucoup plus péremptoire car s'y mêlent incompétences, bricolage et faux-fuyants. Ils ont été les maîtres-mots que le wali a utilisés tout au long de la multitude d'étapes de sa visite. A l'image du projet de réalisation d'un CEM à Chaïba. Bien qu'avancé, il est à l'abandon depuis trois années pour non-paiement de l'entreprise alors que les fonds sont disponibles. Conséquence, alors que les élèves sont entassés par 50 dans une salle de classe, le site, avoisinant un bidonville, a été peu à peu transformé en point de chute des délinquants et des criminels recherchés. Une image similaire caractérise de nombreux autres chantiers d'équipements publics, du logement, de l'urbanisme, de l'hydraulique, de l'agriculture, de la jeunesse et des sports, de la culture, des travaux publics, de l'énergie et des mines et autres. S'ils n'ont pas été lancés pour être aussitôt abandonnés, ces projets ne sont pas suivis au point d'entraîner la dégradation de ce qui a été fait ou le vol de ce qui a été installé en termes d'électricité, sanitaire et autres. Ainsi malgré la disponibilité des enveloppes financières y afférentes, les chantiers sont à l'arrêt depuis des années dans la daïra d'El Hadjar. A l'image du projet de réalisation des 600 logements à Chaïba par une entreprise chinoise. Bien que bénéficiaire de toutes les facilités administratives et du paiement de ses situations, ce maître de l'œuvre semble privilégier l'affectation de ses compatriotes détenteurs de permis de travail à d'autres chantiers de construction d'habitations particulières. Lors de son passage sur le site, le wali a relevé que malgré la tentative de l'entreprise chinoise de parer au plus pressé pour que n'apparaisse pas sa défaillance, le chantier est très en retard par rapport aux délais de réalisation. Ce qui lui a imposé de la mettre en demeure d'avoir à relancer le chantier sous peine de résiliation du marché. Et si à El Hadjar un marché couvert réalisé au centre-ville sur le compte du Trésor public tombe en ruine car livré à l'abandon depuis une trentaine d'année, un autre a été réhabilité à la cité Attoui. Bien qu'achevé, il n'est toujours pas occupé parce qu'à la source d'un conflit pour cause de disparité dans la liste des attributaires. Tout aussi à l'abandon, est le chantier de réalisation de la station d'épuration des eaux usées. Là également l'on a tenté de voiler le non-respect des délais de réalisation. Il faut dire que la visite des deux communes sous la compétence de la daïra d'El Hadjar a permis de relever que, comme pour Chorfa, El Eulma, Aïn Berda, Chétaïbi, communes visitées il y a quelques jour, les responsables n'ont qu'un seul souci : celui de cacher, autant que faire se peut, leur incompétence à l'origine du gaspillage d'importantes enveloppes financières. Destinés globalement à l'amélioration du cadre de vie, les projets prévus sont toujours dans l'attente d'un plus grand engagement des élus locaux et de la compétence des cadres de la wilaya membres de l'exécutif. Faudrait-il que ces compétences existent réellement car au vu de certains, la compétence dans la wilaya d'Annaba est une vue de l'esprit des empêcheurs de tourner en rond.