Il faut savoir que depuis la médiatisation de la lettre du groupe des «19» qui demandent à être reçus par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, certains partis politiques ont riposté, montrant leur désaccord avec cette initiative. Le FLN, RND, le TAJ, le FNA, ont décrit cette démarche comme «une escalade de la secrétaire générale du PT contre l'Etat et son dirigeant». Louisa Hanoune, l'une des signataires de cette lettre, leur a répondu hier, que «ces réactions violentes confirment la justesse de notre démarche». Lors d'une conférence de presse, animée hier au siège du Parti des travailleurs, par les 16 signataires qui restent du groupe des «19» Louisa Hanoune a souligné que cette «démarche est légale, on ne demande qu'à être reçu par le président de la République Abdelaziz Bouteflika». Mme Hanoune a ajouté que son groupe «ne comprend pas l'attaque violente des partis politiques qui insinuent que le Président ne peut pas répondre à notre appel, et qu'eux- mêmes, ont pris la parole». La même responsable souligne que ce genre de pratique «du pouvoir parallèle» confirme qu'on va vers le totalitarisme». Sur les projets du quatrième mandat, Louisa Hanoune s'est exprimée en disant: «on se demande si les projets présentés au Président, sont les mêmes que ceux présentés à l'APN». Concernant l'écho qu'a recueilli leur initiative, la patronne du PT met en doute que «le Président soit au courant, nous en doutons très fort». A cet effet, elle a ajouté que «même si la démarche de son groupe n'a pas encore reçu de réponse négative ou positive du président de la République, on la considère comme démarche positive, pour avoir créé une dynamique dans les débats politiques chez les citoyens et les personnalités intellectuelles, qui ont compris l'essentiel de notre message». Pour sa part, Abdelkader Kerroudj, l'un des signataires de cette lettre, a souligné qu'il est important que «le peuple algérien soit au courant et qu'on n'a pas d'intérêts personnels derrière cette initiative». Il a donné pour exemple, «Zohra Drif Bitat, et Louisa Hanoune qui n'ont aucun intérêt, qui sont présentes parmi les «19». De son côté, Zohra Drif, a affirmé que «la réaction violente des personnalités de l'Etat, ne nous surprend guère». Quant à Lakhdar Bouregaa, en marge cette conférence de presse, il a déclaré que son groupe «demande à avoir un bilan économique du 4e mandat, si on n'aura pas de réponse positive pour notre réception par le président de la République ». A noter que trois signataires de cette lettre adressée au président de la République ont annoncé mercredi dernier à Alger, qu'ils se sont retirés de cette démarche initiée par 19 personnalités. Il s'agit de Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj-Naceur qui ont annoncé leur retrait de cette démarche dans un communiqué de presse, reconnaissant leur «naïveté politique et leur précipitation». «Les évènements ont vite pris une tournure (joutes verbales, invectives, déclarations intempestives de toutes parts, arguments et revendications partisans) qui ne nous ressemble pas et à laquelle nous ne voulons pas être associés. C'est pourquoi nous ne pouvons plus appartenir à cette démarche», ont souligné les trois signataires dans ce communiqué. «Ne pouvant pas demeurer insensibles à une démarche citoyenne à laquelle s'associent des personnalités historiques aussi illustres que Zohra Drif, Mustapha Fettal et Abdelkader Guerroudj, nous avons pris de notre propre chef la décision d'apposer nos signatures au bas de la lettre adressée à Monsieur le président de la République», avaient-ils précisé. «Il n'y a eu ni manipulation, ni contrainte, mais nous avons fait montre de naïveté politique et de précipitation», ont-ils ajouté. «Nous ne sommes pas des personnalités, c'est la presse qui nous a attribué ce qualificatif», ont-ils souligné. Pour rappel, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a répondu au groupe des «19», lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Blida, lundi dernier. Sans les citer directement, le Premier ministre a déclaré que le groupe des «19» incite à l'anarchie et doute du programme du président de la République, «le seul qui a réussi à rétablir la stabilité dans le pays», a-t-il souligné. «Celui qui veut gouverner le pays, le rendez-vous est dans quatre ans, qu'il présente son programme au peuple, libre à lui de faire son choix», avait-il précisé. En fait, a déploré Abdelmalek Sellal, «le paradoxe est dans les esprits sceptiques qui remettent tout en cause alors qu'ils n'ont pas connaissance des éléments fondamentaux de chaque dossier», a-t-il relevé. Selon lui, le gouvernement demeure fidèle à l'objectif qu'il s'est assigné : «mettre en œuvre, à travers un plan d'action adopté par le Parlement, le programme présidentiel que le peuple a pleinement cautionné en tant que projet global de société».