L'Algérie partie prenante des résolutions prises à la COP21 de Paris par les 196 pays participant aux négociations ayant abouti à un compromis qualifié d'«historique» le 12 décembre 2015, devra se résoudre à revoir sa copie concernant son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7%, d'ici 2030. L'objectif pour tous les pays de la planète, notamment l'Inde, la Chine, l'Allemagne et les Etats-Unis, le quatuor émettant le plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, serait d'atteindre des émissions qui ne devraient en aucun cas dépasser les 2°C à défaut de parvenir à imposer à toutes les parties zéro propagation avec l'élimination des énergies fossiles, dont le charbon, et le pétrole. Les garanties données par l'Algérie, lors de la conférence de Paris sur le climat (COP21) sont qualifiés d'ambitieuses, mais réalistes dans le cadre des efforts communs qui devraient être déployés, d'autant que l'Algérie n'aura rien à perdre au change, en considération de ses réserves gazières, et de ses énormes potentialités à produire de l'énergie solaire. D'après ce que nous avons pu recueillir sur les engagements algériens, l'Algérie devra réduire ses émissions des gaz à effet de serre de 7% d'ici 2030, autrement cette barre pourrait passer entre 20% et 22%, auquel cas notre pays recevrait des aides financières et le transfert des technologies appropriées extérieurs pour capter et stocker les gaz à effet de serre, tout en organisant sa transition énergétique avec des biocarburants. La contribution de l'Algérie couvre les trois gaz les plus importants en termes d'émission: le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20) d'après les déclarations officielles recueillies par les agence de presse. L'Algérie pour atteindre les objectifs d'atténuation mise sur une stratégie cohérente qui s'étale du 2020 à 2030, ciblant particulièrement les secteurs de l'énergie, des forêts, de l'habitat, des transports, de l'industrie et des déchets, en se basant notamment sur le programme national des énergies renouvelables, et de l'efficacité énergétique, qui vise la réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030 et ambitionne de procéder à l'isolation thermique d'un important programme de logements, ainsi qu'à la conversion au GPL d'un million de véhicules particuliers et de plus de 20 000 autobus. Le programme mise également sur un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien, accompagné, à moyen terme, de la production de l'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie. Il est prévu, dans ce cadre, d'augmenter la part de la production nationale d'électricité à partir de sources renouvelables à 27% en 2030. En matière de réduction de méthane, l'Algérie ambitionne de réaliser, à l'horizon 2030, une couverture complète de son territoire de la collecte des déchets solides ménagers. Concernant la séquestration de carbone, le pays ambitionne d'accélérer et d'intensifier son plan de reboisement avec un objectif global d'atteindre 1,245 million ha reboisé. Ces engagements et ces visées dépendent essentiellement des possibilités financières, et des diversifications des revenus extérieurs encore trop dépendants des hydrocarbures. Il reste entendu que l'ensemble des objectifs de la COP21 demeure assujetti aux efforts qui seront réellement déployés par les pays de l'OCDE, de la Chine et de l'inde, ainsi que par les pays émergeants, pour tenir leurs promesses de limiter leurs rejets de gaz toxiques dans l'atmosphère. Des inquiétudes, et de sérieux doutes pèsent sur un probable échec semblable à celui de la conférence de Copenhague, d'autant que la présentation par Obama du texte adopté à Paris, à un Congrès excessivement hostile à toute limitation par les USA d'émissions de GES, risque pour le moins de sonner le glas aux conclusions des travaux de la COP21.