Pour eux, le changement de couleur va affecter la valeur marchande de leur véhicule, en plus d'être une décision prise unilatéralement par les responsables de la wilaya d'Alger. En guise de protestation contre la décision du Wali d'Alger concernant l'unification de la couleur des taxis, les taxieurs ont décidé d'organiser une grève de trois jours à partir, d'aujourd'hui. Cette décision a été prise suite à la création d'une cellule de crise pour sauver les taxieurs de la wilaya d'Alger. En effet, une réunion a eu lieu, le 24 du mois courant, entre les membres de ladite cellule pour se concerter sur leurs doléances. «Après un profond débat sur la crise à laquelle on fait face concernant l'unification de la couleur des taxis de la capitale, on a décidé d'organiser trois jours de grève à partir de demain», a affirmé, hier, Hocine Ait Brahim, l'un des membres de cette cellule. Selon lui, ce mouvement de grève sera accompagné par un rassemblement de protestation au niveau de la gare routière de Kharouba, à Alger. «Les taxieurs de la wilaya d'Alger refusent catégoriquement la décision du wali, car cela va affecter la valeur marchande de leurs véhicules», a expliqué M. Ait Brahem. Ce dernier a tenu à souligner que le recours à la protestation est venue suite à la sourde oreille des autorités concernées, quant à leur demande d'annuler cette décision. «On a dressé des lettres à plusieurs organismes d'Etat, à savoir la wilaya d'Alger le ministère des Transports, et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales, la direction générale de la Sûreté nationale et les services de la Gendarmerie nationale, en vain», a-t-il martelé. M. Ait Brahem a estimé que «l'écriture des slogans sur les taxis est mieux que de changer leur couleur». Le responsable a tenu à mettre l'accent sur la situation «lamentable» de cette tranche, qui selon lui, n'a jamais bénéficié d'aucun avantage. «Le gouvernement n'a jamais pris en considération les taxieurs, ni en leur accordant des logements ni des crédits pour acheter des véhicules. Alors, comment peut-on, maintenant, leur imposer de changer la couleur de leurs véhicules ? », s'est-il interrogé. Il paraît clair que la situation ne fait que se corser depuis plus d'une semaine et révèle que des chauffeurs de taxi sont loin de se laisser convaincre et leurs récits en disent long sur un malaise profond. «Comme si les problèmes ne manquaient pas pour venir nous pénaliser davantage», nous a déclaré un chauffeur de taxi, M. Omar. Il explique que «nous ne refusons pas, par manque de bonne volonté de notre part, de respecter les lois ou les décisions de notre tutelle mais encore faut-il que cela obéisse à une logique et ne nous porte pas préjudice». «Nous payons nos véhicules très cher et nous trimons pour rentabiliser notre investissement et gagner notre croûte. Mais cet habillage va diminuer la valeur de notre véhicule», a-t-il insisté. De son côté, le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouezzane, a expliqué que le projet, décidé d'un commun accord avec les syndicats (UNACT, UGCAA et SNTT/UGTT), a pour objectif l'organisation de la profession. «Il s'agit pour notre direction de rendre le taxi attractif auprès des clients». Quelque 200 véhicules ont été touchés par l'opération qui concernera les 18 000 taxis en service actuellement dans la capitale. Le nombre de prestataires chargés de l'uniformisation de la couleur sera renforcé, a-t-il précisé.