Il y a comme une lassitude à investir dans le combat idéologique. Dans notre cas, tous sont épuisés. L'opposition démocrate est usée à ajuster comme cibles à la fois, le pouvoir et les islamistes. S'attaquer aux hommes en place au pouvoir est contre-productif car d'abord, ceux qu'on voit ne sont pas ceux qui décident, ou plutôt les seuls qui décident (même s'ils partent, d'autres qui ne seraient pas si différents les remplaceront), ensuite, nous avons bien des institutions qui survivent aux hommes, mais celles-ci se confondent avec leurs dirigeants, enfin, un parti comme le RCD qui a tout donné au pouvoir, surtout sa caution à l'interruption du processus des élections législatives, s'est rendu compte que le système ne se réforme pas de l'intérieur en intégrant l'exécutif. Après s'être rendu compte que le système ne peut donc se réformer ni de l'intérieur ni de l'extérieur de n'importe quelle façon, le RCD finit par déclarer que «ce système est plus dangereux que l'islamisme». Au début de son intégration à l'exécutif, l'ex-SG du RCD avait failli épouser ce système en qualifiant l'opposition d'opposition de la 25e heure. Dès lors que lui avait accédé au pouvoir, qu'il avait qualifié Bouteflika pratiquement de successeur à Boudiaf et non à Zeroual, lequel avait succédé au HCE de Ali Kafi, il portait une autre vision de l'opposition. On pose toujours la question de savoir si les partis islamistes resteront islamistes éternellement. En quoi l'acharnement de Amar Ghoul à faire avancer l'autoroute peut-il contenir une dose d'idéologie ? Celui-ci aurait pu appartenir même à un mouvement associatif qui n'a rien à voir avec les partis politiques.