La vigilance dont font preuve à nos frontières terrestres est et ouest d'El-Tarf à Tlemcen via Tébessa, Souk-Ahras, El-Oued..., les éléments de l'Armée nationale populaire a imposé aux contrebandiers et trafiquants de chercher d'autres chemins et moyens détournés pour poursuivre leurs actes préjudiciables à l'économie nationale. Du carburant aux articles électroménagers de montage algérien ou importés, électroniques et informatiques et des produits textiles à l'acier en passant par le trafic de liège, du corail et même de l'or, tout est motif à contrebande. Hier quelque peu boudés, ces produits qu'ils dédaignaient initialement, alors qu'ils été illicitement exportés de l'Algérie vers leur pays, sont aujourd'hui très demandés par les consommateurs marocains et tunisiens. Ces derniers leurs trouvent de nombreuses qualités pour des prix à la vente imbattables. Ce qui fait le bonheur des trafiquants de ces deux pays pour qui l'Algérie représente une véritable vache à traire. La situation est aggravée par un dinar algérien terrassé par les coups de butoir assénés au vu et su des autorités étrangement passives devant la mise à sac de nos richesses. C'est que nos voisins de l'est et de l'ouest raflent tout en importantes quantités. Sous label algérien ou importés, conventionnés par l'Etat ou non, les produits commercialisés sur le marché national sont bons à faire passer de l'autre côté de nos frontières. Ce qui a impacté sur la valeur du dinar. Comparativement à celle marocaine ou tunisienne, notre monnaie prend des allures de monnaie de singe. «Notre problème réside aux niveau des frontières économiquement très perméables. Cela permet aux ressortissants étrangers de faire ce qu'ils veulent, autant qu'ils veulent et quand ils veulent en termes d'exportation illicite de nos produits importés à coups de devises ou fabriqués localement», a estimé un opérateur économique très au fait de ce qui se passe aux frontières est. «A la barbe des gardes- frontières et par des chemins détournés qu'ils sont les seuls à bien connaitre», a-t-il précisé. Nombreux sont les adhérents dans l'une ou l'autre des Chambres de commerce et d'industrie du pays à pointer du doigt les responsables des différentes institutions de la République pour leur incapacité à prendre sérieusement en charge ce dossier de contrebande multiforme. Particulièrement celle du carburant dont, à l'est comme à l'ouest du pays, l'impact négatif se fait déjà sentir et pèse lourd sur la balance des gérants des stations d'essence. Ces dernières années, le phénomène de la contrebande des produits divers a pris des proportions alarmantes. L'instabilité politique et économique a profité aux contrebandiers. Forts des complicités dont ils disposent au niveau de certaines institutions de la république, Ils n'hésitent plus à utiliser les armes. Le récent assassinat de 4 jeunes douaniers morts pour la patrie à Tébessa en est une preuve. Interpellée, la direction générale des Douanes a parlé de bandes et de crime organisés. Pis, après avoir consolidé leurs positions et renforcé leurs rangs, les contrebandiers se sont implantés au vu et au su de tous, dans les wilayas frontalières de l'Est et l'Ouest. Armes en main, ils ont donné plus d'ampleur à leurs méfaits. Ce qui a entraîné des effets néfastes sur le développement économique local dans les wilayas. «On déplore, le manque de sérieux dans le traitement du dossier de la contrebande, l'absence de décisions radicales, et les campagnes très timides menées par les pouvoirs publics», indique un des membres du FCE. Et pourtant, ce ne sont pas les lois et les textes réglementaires qui manquent. Ce qui est à l'origine du saut quantitatif enregistré par les contrebandiers convertis ces dernières années dans le commerce de gros. Si celles frontalières forment les sites d'approvisionnement, les régions de l'intérieur servent pour l'écoulement des produits de contrebande. Ils font également de la prospection à travers des propositions d'approvisionnement faites aux gérants des magasins en contrepartie de paiement à longue échéance. Ils ont la mainmise sur l'ensemble des rouages des administrations. Aux frontières de l'est du pays, alors qu'on attendait la réaffirmation du dinar sur le marché parallèle, c'est le contraire qui s'est produit. Aujourd'hui, notre monnaie a perdu de sa valeur tant et si bien que les commerces tunisiens n'hésitent pas à faire le déplacement et à courir les risque d'une saisie, pour s'approvisionner dans une des wilayas frontalières (Tébessa-Souk-Ahras-Tarf-El-Oued-Touggourt). Le comble est que la monnaie de l'un comme de l'autre des deux pays voisins, ne trouve pas preneurs ailleurs.