Le camp du président réformiste Hassan Rohani et ses alliés modérés ont enregistré plusieurs succès encourageants aux élections organisées vendredi en Iran, selon les premiers résultats partiels disponibles. Le double scrutin, qui doit désigner les 290 députés du Parlement et les 88 membres de l'Assemblée des experts, l'instance religieuse chargée de désigner le Guide suprême, marque le premier rendez-vous électoral depuis l'accord conclu en juillet sur le programme nucléaire iranien. Il est présenté par certains analystes comme un tournant potentiel susceptible de façonner l'avenir de la prochaine génération, dans un pays de 80 millions d'habitants dont près des deux tiers ont moins de 30 ans. Sur un échantillon de 1,5 million de bulletins de vote dépouillés à Téhéran, soit moins d'un cinquième du corps électoral de la capitale iranienne, Hassan Rohani et les modérés fidèles à l'ancien président Akbar Hashemi Rafsandjani sont en tête des sièges dévolus à l'Assemblée des experts, selon des chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. Modérés et réformistes paraissent également en mesure d'enregistrer une progression appréciable au Majlis, le Parlement, au détriment du camp conservateur opposé à la détente des relations avec l'Occident et réputé proche du Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei. Pour tenter d'éviter la déroute des conservateurs, le Conseil des gardiens s'est employé au cours des dernières semaines à rejeter les candidatures de nombreux réformistes et modérés, dont celle d'Hassan Khomeini, petit fils l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la république islamique.