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«Plan B» de Kerry : attaquer la Syrie depuis le Liban, avec l'aide de l'Arabie
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 03 - 2016

Il semble qu'il y a un plan turco-saoudien pour mettre sur pied une milice salafiste dans le nord du Liban dans le but d'attaquer ensuite les régions voisines de Syrie tenues par le gouvernement syrien. Ce nouveau front du conflit en Syrie impliquerait nécessairement des combats au Liban du fait que le Hezbollah soutient activement le gouvernement syrien. Cela déstabiliserait le Liban, et le ramènerait probablement à l'époque terrible de la guerre civile libanaise.
Il n'y a eu aucune confirmation d'un tel plan, hier, seulement quelques indices, comme le navire transportant des armes en provenance de Turquie qui a été arrêté par les garde-côtes grecs alors qu'il faisait route vers le nord du Liban. L'existence de ce plan a été confirmée aujourd'hui. On ne peut toujours pas savoir avec certitude s'il fait partie du « Plan B » des Etats-Unis pour parvenir à un « changement de régime » par la force en Syrie, mais nous savons que les Etats-Unis en ont connaissance.Dans sa chronique d'aujourd'hui dans le Washington Post, David Ignatius, le porte-parole officieux de la CIA, a écrit à propos de Mohammed bin Salman, le prince héritier adjoint saoudien: Le jeune saoudien a parfois été plus téméraire que sage, comme dans sa guerre au Yémen, sa décision de rompre les relations diplomatiques avec l'Iran et son nouvel effort pour déstabiliser un Liban dominé par le Hezbollah. La Syrie n'est pas mentionnée dans ce paragraphe de l'article d'Ignatius mais une milice sunnite expérimentée au Liban, créée à partir de groupes salafistes de Tripoli et de réfugiés sunnites syriens des camps libanais, qui se déploieraient en Syrie, deviendrait une menace pour l'ouest de la Syrie tenu par le gouvernement. Ignatius, comme aussi sans doute le gouvernement des Etats-Unis, a été informé par les Saoudiens eux-mêmes.Le paragraphe cité ci-dessus se poursuit ainsi. Mais sa mission d'agent de changement ne fait pas de doute. Il « veut faire bouger l'Arabie saoudite très rapidement », a déclaré Adel al-Toraifi, le ministre de l'Information saoudien, qui a 36 ans lui aussi, lors d'une visite à Washington la semaine dernière. Mon intuition est que ce plan est trop audacieux pour avoir grandi seulement dans l'esprit des régimes turcs et saoudiens. A mon avis, les Etats-Unis ne sont pas seulement informés mais ils sont profondément impliqués. La possibilité d'un tel plan pour contrer les récents succès syriens et russes sur le champ de bataille a été mentionnée dans un article publié début février par l'Institut de Washington, un think tank fondé et financé par le lobby israélien. La semaine dernière, Kerry, le secrétaire d'Etat, a parlé d'un « plan B » au cas où la récente cessation des hostilités en Syrie échouerait: "John Kerry, le Secrétaire d'Etat américain a provoqué les spéculations lorsqu'il a fait référence, dans son témoignage devant le Comité des relations étrangères la semaine dernière, à des « discussions significatives » au sein de l'administration du président américain Barack Obama à propos d'un « plan B » pour la Syrie. Les spéculations ont également été alimentées par un « haut fonctionnaire » qui a déclaré à CBS News que les options à l'étude incluaient des mesures «de ‘type militaire' qui rendraient plus difficile la poursuite de l'assaut du régime et ses alliés sur les civils et les rebelles soutenus par les Etats-Unis. " Une violente milice salafiste envahissant la Syrie depuis le Liban serait certainement une « mesure de ‘type militaire' qui rendrait plus difficile la poursuite de l'assaut du régime et ses alliés ». L'auteur du dernier article que j'ai cité, Gareth Porter, rejette la possibilité d'un véritable « plan B », mais il n'a pas encore pris en considération le scénario du plan libanais. Il ajoute : Kerry laisse entendre que les Etats-Unis n'ont pas renoncé à jouer un rôle dans le conflit pour le pouvoir en Syrie. A propos de la remarque du président Bob Corker, à savoir que les Russes sont « parvenus à leurs fins » en Syrie, il a fait valoir que les Russes et le gouvernement syrien pouvaient prendre le contrôle d'Alep, mais que « tenir le terrain a toujours été difficile ». Kerry a affirmé que les Russes ne pouvaient empêcher l'opposition d'obtenir les armes dont elle avait besoin pour continuer la guerre, tant que les Etats-Unis et leurs alliés la soutiendraient. Il n'a pas expliqué pourquoi il pouvait affirmer tout cela. La contrebande d'armes turco/saoudienne vers le Liban pourrait expliquer la déclaration de Kerry. La Syrie et la Russie sont en train de fermer la frontière syro-turque. Si les Saoudiens peuvent construire un pipeline d'armes vers le nord du Liban, il deviendra très difficile à la Syrie et à ses alliés de tenir le territoire syrien près de la frontière libanaise. Dans un discours prononcé hier, Nasrallah, le chef du Hezbollah, a longuement parlé de la menace saoudienne au Liban mais il n'a pas mentionné le plan de la milice sunnite: « L'Arabie saoudite traite le Liban comme elle traite le Yémen, la Syrie, l'Irak, et le Bahreïn », a conclu Sayyed Nasrallah en s'adressant directement aux Saoudiens : « C'est avec nous que vous avez un problème, pas avec le pays ni avec les Libanais... » Nasrallah a raison, mais les Saoudiens se moquent bien que le peuple libanais ou leur pays souffre à cause d'un sinistre complot pour attaquer la Syrie et le Hezbollah. Pareil pour les Etats-Unis. Il y a des signes manifestes d'un plan consistant à utiliser une milice sunnite du Liban, contrôlée par les Saoudiens, contre le gouvernement syrien et ses partisans. Les Etats-Unis sont, à mon avis, très probablement impliqués dans ce complot. Mais nous ne savons pas encore si ce projet sera mis en œuvre. La récente menace saoudienne d'envoyer son armée en Syrie s'est avérée n'être qu'une pure campagne de désinformation pour déstabiliser le camp du gouvernement syrien. Les récentes révélations sur le plan au Liban et sur le "Plan B" pourraient aussi n'être qu'une ruse, un pur artifice, pour avoir plus de poids dans les prochaines négociations. Mais le navire que les garde-côtes grecs ont capturé était réel et un plan de cet acabit aurait de bonnes chances de créer beaucoup de problèmes à la Syrie et à ses partisans. Je conseille au gouvernement syrien et à ses alliés de se préparer dès maintenant à contrecarrer son éventuelle mise en œuvre.

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