Suite à la récente opération menée par les forces de l'ANP dans la wilaya d'El-Oued, sanctionnée par la mort de trois terroristes et la récupération d'un grand arsenal de guerre, les questions ne manquent pas d'affluer quant aux répercussions de la nouvelle guerre en Libye sur les pays voisins, l'Algérie et la Tunisie. Dans ce sens, si les autorités tunisiennes continuent de mobiliser de nouvelles forces afin de prémunir leur territoire de la prolifération terroriste, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a déjà pris les devants par une posture anticipatrice, et ce, depuis le début de la première guerre de Libye. Ayant opté pour un règlement pacifique et une réconciliation nationale interlibyenne, la diplomatie algérienne n'a ménagé aucun effort pour mettre un terme au conflit interne tout en appelant à la formation d'un gouvernement d'union nationale à même de mobiliser toutes les forces susceptibles de lutter contre l'ennemi commun à savoir l'Etat islamique. Aussi, et compte tenu de la stratégie occidentale d'éviction des puissances rivales à travers la balkanisation du théâtre moyen-oriental et l'instrumentalisation de la menace terroriste et des vulnérabilités intérieures qui s'étendent à la sphère maghrébine, l'Algérie semble consciente des différentes tentatives de déstabilisation dont l'agenda paraît modulé au gré des évolutions géopolitiques, des intérêts stratégiques et des résistances rencontrées. Cela dit, avec les nouveaux raids occidentaux en Libye, Alger semble donc persuadé que cette nouvelle intervention aurait des répercussions négatives sur la sécurité de toute la région du Maghreb. Notamment sur la Tunisie, fragilisée depuis la fin de l'année dernière par une crise politique (avec l'implosion du parti au pouvoir, Nidaa Tounes), qui vient s'ajouter à la crise économique et sociale.