L'empoignade n'aura pas eu lieu entre militants dissidents et les partisans de Louisa Hanoune. Un congrès s'est tenu hier et se poursuivra aujourd'hui à Zéralda pour, selon toute vraisemblance, reconduire par un vote plébiscitaire de Louisa Hanoune à la tête du PT. La transformation de l'agenda de ce vendredi initialement prévu pour abriter une conférence nationale a été illico presto transformée en un congrès extraordinaire pour élire un nouveau comité central, et ce, d'après les militants contactés par notre quotidien «en respect des statuts du PT». Ce revirement du calendrier pour organiser les 26 et 27 mars 2016 un congrès fut de suite perçu par les observateurs comme une riposte aux assauts des redresseurs. Notons que 400 délégués venus des 46 wilayas ont approuvé à l'unanimité le changement de programme, afin de mettre en échec toute action «des putshites» dissidents qui activeraient conjointement auprès de Salim Labarcha, le député exclu du PT, désireux écarter Louisa Hanoune de la chefferie du parti. Louisa Hanoune a réitéré ses points de vue politiques tout en prenant à contre-pied ses adversaires en annonçant la tenue du congrès conformément aux statuts de son parti. L'étonnement des invités à la réunion a été général, pour les profanes, mais pas pour tout le monde. Parmi les militants présents à la conférence, certains semblaient être dans la confidence que quelque chose d'inhabituel allait se passer. Ainsi, la décision proposée par le comité central du Parti des travailleurs et portant substitution de la conférence nationale en une réunion «extraordinaire» a été votée à l'unanimité par les délégués de la conférence nationale, note l'APS. «Après l'attaque qui a ciblé le PT sous l'orchestration de certains dirigeants, il est impératif de faire remplacer ces membres, a précisé Mme Hanoune dans une déclaration à la presse. Elle a estimé que la substitution de la conférence nationale en une réunion «extraordinaire» assurera «le passage à une nouvelle étape qui sera consacrée au renforcement du parti et à sa restructuration de manière à permettre à la direction de faire face aux enjeux qui se posent au double plan régional et international». Elle a affirmé que la dernière attaque qui a ciblé la région de Krechba dans le sud du pays, tendait à «exercer des pressions sur l'Algérie pour la pousser à renoncer à ses principes dont la non ingérence dans les affaires internes du pays». Elle a souligné, à ce propos, que son parti s'employait à «trouver les moyens susceptibles de mener une action commune avec l'ensemble des partis, des associations, des syndicats et des institutions de l'Etat pour préserver la souveraineté de l'Algérie» mais refuse, a-t-elle dit, d'«adhérer à n'importe quel ensemble qui limiterait son indépendance». Au volet économique, la secrétaire générale du PT a mis en garde contre l'endettement de l'étranger, ajoutant que l'«Algérie n'est pas ruinée et peut puiser dans les recettes des hydrocarbures à travers des mesures alternatives comme le recouvrement fiscal et l'annulation de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) qui n'a été d'aucun intérêt pour l'économie nationale», a conclu dans son commentaire notre agence de presse.